⛄ Explication De Texte Durkheim De La Division Du Travail Social

, « Sommes-nous responsables de l’avenir ? » et le dernier était une explication de texte d’Émile Durkheim issu de La Division du travail social. Ainsi, chacun lance ses pronostics à propos des sujets pour l’épreuve de philo. Le site Annabac a lancé les cinq sujets les plus probables de tomber. En tête, le site met donc la liberté, la conscience, le devoir, la La division du travail social n’apparaît plus que comme une forme particulière de ce processus général, et les sociétés, en se conformant à cette loi, semblent céder à un courant qui est né bien avant elles et qui entraîne dans le même sens le monde vivant tout entier. Un pareil fait ne peut évidemment pas se produire sans affecter profondément notre constitution morale ; car le développement de l’homme se fera dans deux sens tout à fait différents, suivant que nous nous abandonnerons à ce mouvement ou que nous y résisterons. […] La division du travail, en même temps qu’elle est une loi de la nature, est-elle une règle de conduite humaine, et si elle a ce caractère, pour quelles causes et dans quelle mesure ? » Durkheim analyse le rôle que les groupements professionnels sont destinés à remplir dans l’organisation sociale des peuples contemporains ». Constatant le développement des fonctions économiques dans la société, il plaide pour une moralisation et une normalisation des relations entre les différents acteurs de la vie économique. Son analyse est encore de nos jours d’une pertinence confondante, ainsi que le relève Serge Paugam dans sa préface, il insiste sur l’importance de l’analyse et sur la méthode de Durkheim. Ouvrages Références », Des mondes numériques au passage à l'acte, De Boeck Supérieur, 2018. En ligne

Pourl’explication de texte, on retrouve la morale, la sociét DURKHEIM, De la Division du travail social (1893) sujet-philosophie-bac-general-2021-metropole. Les corrigés du bac de philo. Afin que tu puisses te faire une idée des réponses attendues, nos professeurs certifiés ont réalisé la correction des quatre sujets de philosophie de terminale générale sous

De la division du travail social correspond à la thèse princi­pale de Durkheim qui avait pour sous-titre Étude sur l’organisa-tion des sociétés supérieures. Elle fut soutenue le 3 mars 1893 à la Faculté des Lettres de Bordeaux. Cette thèse est fondamen­tale pour trois raisons. Il s’agit tout d’abord du premier livre de Durkheim dans lequel il tente de fonder la sociologie. L’ouvrage paraît deux ans avant Les règles de la méthode sociologique 1894 et quatre ans avant Le Suicide 1897. Il constitue donc en quelque sorte la pierre angulaire » de cet édifice nouveau qu’est la sociologie. Par cette thèse, dont les membres du jury admirèrent la qualité et la profondeur, Durkheim s’affirme aux yeux de tous comme le représentant français du projet sociolo­gique. De la division du travail social est donc un passage obligé pour les sociologues, une introduction à cette discipline. Cette thèse appartient également au patrimoine conceptuel des sciences sociales. Elle est enseignée à ce titre dans les facultés de sociologie du monde entier. Les recherches en sciences sociales ne cessent depuis plus d’un siècle de se référer àla solidarité mécanique etàla solidarité organique, tant ces deux concepts constituent des fondements de notre compréhen­sion du monde social. Durkheim aborde, à travers les métamor­phoses de la notion de solidarité, la question du lien social. Il offre ainsi un cadre analytique pour analyser à la fois le pro­cessus de différenciation des individus et la cohésion des sociétés modernes… L’ambition de Durkheim Les fondements du lien social La question des formes anormales La solidarité organique aujourd’hui Les mutations du monde du travail La logique de la démarchandisation » Il vous reste à lire 98 % de ce chapitre. Conclusionde la division du travail social : notre premier devoir, pour Durkheim, c'est de nous faire une morale. Il est nécessaire que les sociétés modernes se donnent un socle de valeurs partagées, composées des valeurs héritées des Lumières, de la Révolution française, de la confiance en la science, etc. Durkheim est à la fois Pour Durkheim, la moralité ne peut être que sociale, car les individus ne possèdent pas de moralité antérieure à l'état de la société. Dans quelle mesure la morale fait-elle partie intégrante du fait social et participe à la bonne relation entre les individus ? Pour commencer, nous verrons que la société est conçue et est à l’origine de cette vision de la moralité qui façonne les relations sociales. Puis, nous étudierions la moralité comme l’exercice d’un ensemble de règles pour préserver la bonne entente entre les différents membres. I. La morale, une interprétation sociale et culturelle La conception de la société de Durkheim fait de la vie sociale un phénomène essentiellement moral. Pour Durkheim, partout où il y a société, il y a altruisme et, par conséquent, vie morale chaque peuple a sa morale ». Notre comportement proprement social n'est pas seulement orienté vers la satisfaction de nos intérêts et ne fait pas des autres un moyen d'arriver à nos fins. Cela ne signifie pas que les conflits n'existent pas dans la société, mais que leur source est le monde intrinsèquement non régulé des intérêts économiques, un monde que la société, dans des conditions normales, tend à réguler[1]. La vie sociale exige de nous des sacrifices et des renoncements, mais le groupe a un tel prestige et une telle autorité que nous accomplissons nos devoirs motivés par le sentiment d'obligation, le sens du devoir et non la crainte des sanctions agir moralement, c’est faire son devoir ». L'application de cette vision de la société au monde moderne oblige Durkheim à remettre en question la vision de la société présente dans l'économie classique. Durkheim doit montrer qu'il ne suffit pas, pour rendre compte de la cohésion que présente la société moderne, de la considérer comme le résultat d'une myriade d'actions égoïstes, dans lesquelles les individus agissent guidés par la seule maximisation de leurs intérêts limité par les autres exigences de notre nature ». C'est contre cette vision, prédominante dans l'économie classique et le libéralisme, que Durkheim se retourne dans la division du travail social[2]. Son idée est que la division du travail n'est pas seulement un phénomène économique, comme le voudraient les économistes, mais un phénomène social et, par conséquent, un générateur de liens de solidarité. La division du travail ne génère pas seulement une interdépendance objective, dans le sens où, dans une société où le travail social est divisé, nous dépendons les uns des autres pour la satisfaction de nos intérêts. Durkheim veut aller au-delà de cette idée, déjà dûment explorée par les économistes classiques. La division du travail aurait un effet beaucoup plus important, atteignant les couches les plus profondes de la conscience morale en plus de pousser les hommes à s'entraider, qu'ils le veuillent ou non, elle les pousse à se respecter mutuellement, générant un système d'obligations morales. En participant à la division du travail social, chaque membre de la société ressent l'importance des autres, comprend que personne ne se suffit à lui-même et qu'ils font tous partie d'un tout plus grand. C'est cet effet moralisateur que Durkheim souligne dans sa réaction à l'interprétation économique de la division du travail, qui mettait beaucoup plus l'accent sur les aspects matériels, comme l'augmentation de la productivité. La religion, selon Durkheim, serait la représentation de la société idéalisée elle-même, elle est le produit de la vie collective réglementation impérative ». Pour lui, les croyances état des opinions et des représentations et les rites comportements seraient des phénomènes religieux, qui établissent les normes de conduite individuelle et collective et qu'il classe en deux catégories le sacré et le profane. La théorie morale de Durkheim est particulièrement originale, car elle se caractérise à la fois par le rejet des préceptes moraux a priori et par le recours au raisonnement logique et abstrait pour la construction des systèmes éthiques. Au contraire, partant de l'idée que la société est un ensemble d'interactions et de représentations sociales historiquement et socialement élaborées, il affirme que l'origine de la morale, les phénomènes et les faits liés à la morale sont fondamentalement situés dans la société elle-même, de sorte que c'est en elle que doivent être trouvées les catégories fondamentales pour l'analyse sociologique de la morale. Selon les propres mots de Durkheim, c'est la société qui institue la moralité, car c'est elle qui l'enseigne[3]. Même si l'on suppose qu'il est possible de démontrer la vérité morale en dehors du temps et de l'espace, pour que cette vérité morale devienne une réalité, il faudra qu'il y ait des sociétés qui puissent s'y conformer, qui la sanctionnent et qui en fassent une réalité. Pour que la justice que nous demandons existe, il faut qu'il y ait des législateurs qui la fassent pénétrer dans les lois. La morale n'est pas une affaire de livres ; elle jaillit des sources mêmes de la vie et devient un facteur réel dans la vie des hommes. Elle n'existe que dans la société et par la société[4]. II. La morale, un instrument au service de la paix sociale Ainsi, Durkheim comprend que chaque société, au cours de son histoire, crée ses propres règles morales qui, considérées comme un système, sont profondément distinctes des autres ensembles moraux des autres sociétés. Cela signifie que chaque société, prise individuellement, est la genèse de ses principes moraux. De plus, selon la théorie de Durkheim, pour analyser les phénomènes moraux, le théoricien de la morale, en tant que sociologue des moeurs, doit prendre en considération l'historicité des moeurs. C’est notamment le cas de l’institution religieuse. La religion s'articule donc autour d'une morale qui régit la vie des individus en même temps qu'elle est considérée comme nécessaire et indispensable. Dans la conception des hommes, le sacré et le profane seraient des genres incompatibles, assumant une position dualiste. L'utilisation de ces idées de sacré et de profane ordonne le comportement des individus et de la collectivité, à la recherche d'une cohésion sociale et d'une plus grande solidarité entre les individus[5]. Les cérémonies religieuses seront fondamentales pour maintenir la solidarité, car ces cérémonies établissent une plus grande proximité entre ses membres, permettant un meilleur contact. Ce n'est que lorsque "les passions sont contenues" qu'elles peuvent s'harmoniser avec les facultés et être satisfaites. En bref, la moralité est tout ce qui est source d'intégration. La fonction essentielle des règles morales est de "réguler la conduite", d'éviter la guerre de tous contre tous qui mène à l'absolutisme de tels troubles ». L'individu qui adhère fermement au corps social partagera les idées qui composent cette société. Où le respect des valeurs du sacré et du profane permettra de maintenir la solidarité et aussi de réprimander ceux qui ignorent ces règles. L'environnement social imprime aux individus des idées et des sentiments favorables à la préservation de la société, une morale pour la société. Il existe des liens invisibles qui nous lient au groupe dont nous faisons partie et font de nous ses "instruments dociles". Prendre conscience de "cette subordination nécessaire" est la "meilleure direction" à prendre. Or, dans les sociétés complexes, dans la même mesure où il existe différents groupes, il existe des morales différentes et qui se chevauchent. Il existe une morale pour chaque classe et chaque profession, ainsi qu'une morale "véritablement nationale", commune à tout le peuple[6]. Toutes ces morales sont en conflit permanent. Mais il existe une instance qui assure l'ordre parmi ces éléments hétérogènes le droit régler notre vie temporelle ». De la même manière que la morale contraint chaque individu à participer à l'unité sociale, le droit établit les règles de la concurrence. " C'est le traité de paix qui met un terme provisoire à la guerre des classes il ne fait que traduire et sanctionner les résultats de la lutte ". Toute modification de la situation des éléments sociaux entraîne des changements dans l'ordre juridique, a un impact sur les consciences et donne naissance à une nouvelle moralité. La moralité découle du droit, mais le droit à son tour manque de force s'il n'est pas soutenu par la moralité, c'est-à-dire s'il ne "plonge pas ses racines dans le coeur des citoyens". Pour conclure, Durkheim affirme que la moralité consiste en la réalisation en nous de " la conscience collective du groupe dont nous faisons partie ". Ce groupe n'est pas l'ensemble de l'humanité, un collectif trop abstrait et impossible à appréhender pour l'individu, mais la société concrète dont nous faisons partie. Par conséquent, chaque peuple, à chaque époque particulière, a sa propre morale. Or, si l'on considère la question d'un point de vue historique, il existe deux formes principales de liens moraux. Dans les sociétés prémodernes, la conscience individuelle tente de s'identifier complètement à la conscience collective, c'est-à-dire aux idées et aux valeurs acceptées par l'ensemble de la communauté. Il s'agit d'une solidarité mécanique. Les sociétés modernes, en revanche, "ne peuvent être maintenues en équilibre que si le travail est divisé" ; cela génère une solidarité organique, qui relie des individus très différents les uns des autres. [1] Boudon, R. 2006. Nouveau Durkheim ? Vrai Durkheim ? Durkheimian Studies, 121. [2] Juan, S. 2019. Durkheim et la sociologie française. D’hier à aujourd’hui French Edition. Sciences Humaines. [3] Fouillée, A. 2016. La Science des mœurs remplacera-t-elle la morale ? CreateSpace Independent Publishing Platform. [4] Lagrésille, H. 2012. Vues Contemporaines De Sociologie Et De Morale Sociale. Nabu Press. [5] Maleki, K. 2015. Durkheim et le mécontentement social. Sciences de la société, 94, 219‑232. [6] Müller, H. P. 2013. Société, morale et individualisme. La théorie morale d’Emile Durkheim. Trivium, 13. durkheimde la division du travail social april 27th, 2020 - corrigé de la dissertation explication de texte durkheim de la division du travail social si richement doués que nous soyons il nous manque toujours quelque chos' 'WIKIZERO DE LA DIVISION DU TRAVAIL SOCIAL FEBRUARY 4TH, 2020 - DE LA DIVISION DU TRAVAIL SOCIAL A éTé à Résumé du document C'est le point de départ de la réflexion de Durkheim. Qu'est-ce qui fait que dans des sociétés modernes qui se différentient toujours plus ou la division du travail social est toujours grandissante, ces sociétés tiennent ensemble qu'est-ce qui fait la cohésion sociale dans des sociétés toujours plus différentiées, qui donnent toujours plus de place à l'individu ? Cette question reste une question actuelle. Ce mouvement se poursuit dans nos sociétés modernes. Des normes collectives sont-elles encore capables de réguler les rapports entre individus, individus que tout tend en apparence à séparer plutôt qu'à lier. C'est la préoccupation de Durkheim face au devenir de la morale ». Il s'agit ici de la division du travail social et non industriel, le sous-titre étant étude sur l'organisation des sociétés supérieures occidentales modernes ». Division du travail en société, dans les sociétés modernes. Cette question n'est pas nouvelle. Elle préoccupe depuis longtemps les économistes, dont Adam Smith. Sommaire Analyse fonctionnelle et analyse causale Une fonction intégrer le corps social Deux types solidarité mécanique et solidarité organique Un symbole les formes du droit Sociétés modernes et sociétés traditionnelles Un principe tout fait social doit s'expliquer par un autre fait social Trois causes volume de la société, densité matérielle et densité dynamique dite aussi densité morale Le double diagnostic durkheimien Division du travail, conflit social et anomie Culte de l'individu et déclin de la conscience collective quels risques ? Extraits [...] En même temps, le savant est complètement animé par du normatif. Il a une manière de s'inquiéter de la société moderne dans une forme de nostalgie pour l'harmonie perdue des sociétés primitives. Donc attention à toujours relever les traces normatives derrière un discours positif. On peut dire aussi que la manière dont Durkheim pense la société est toujours dans un cadre national. Ce qu'il appelle la société c'est souvent la nation une nation est d'abord née de la volonté de vivre ensemble, plus que la langue, etc.. [...] [...] Mais ce culte ruine la croyance en d'autres valeurs. Cette foi commune n'est possible que par la ruine des autres et ne pourrait donc produire l'effet de toutes les autres éteintes. Et si cette croyance est commune, car partagée par la communauté, elle est individuelle par son objet, car son objet est l'individu. Ce culte n'est pas à la société qu'il nous attache c'est à nous-mêmes. Ce culte ne constitue pas un lien social véritable crainte de voir le lien social se défaire sous l'impact de ce culte, il tend plutôt à les éloigner. [...] [...] Conclusion de la division du travail social notre premier devoir, pour Durkheim, c'est de nous faire une morale. Il est nécessaire que les sociétés modernes se donnent un socle de valeurs partagées, composées des valeurs héritées des Lumières, de la Révolution française, de la confiance en la science, etc. Durkheim est à la fois réformiste et conservateur, savant soucieux d'être utile . b. Culte de l'individu et déclin de la conscience collective quels risques ? Il termine sa thèse avec quelques remarques s'agissant du culte de l'individu. [...] [...] Ces trois facteurs expliquent comment on passe de société à solidarité mécanique à des sociétés à solidarité organique. Durkheim pense la causalité à sens unique. Jamais il ne pense une possible rétroaction de l'effet sur la cause. Ex. le travail des femmes explique-t-il qu'on fait mois d'enfants ? Donc la division du travail affecte-t-elle la démographie en retour. À partir de cette explication par trois causes, Durkheim va poser un diagnostic sur les formes pathologiques ou anormales de la division du travail social. [...] [...] Il va proposer des remèdes. III. Le double diagnostic durkheimien a. Division du travail, conflit social et anomie état d'indétermination, durable ou transitoire, quant aux normes, règles et valeurs sur lesquelles fonder la vie en société. Durkheim dit qu'il y a anomalie ou pathologie chaque fois que cette division du travail ne produit pas un accroissement de la solidarité social, mais son contraire, à commencer par l'antagonisme du travail et du capital. À mesure que les fonctions industrielles se spécialisent, la lutte devient plus vive bien loin que la solidarité augmente. [...] Extraitdu document. Fiche de lecture sur le texte de Durkheim : La Division Du Travail Social « De la division du travail social » est une œuvre sociologique et même philosophique que Durkheim a rédigé dans le but de mieux saisir la méthode de formation de la société à partir de l’union des hommes. Elle traite du lien social dans
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EmileDurkheim, De la division du travail Social. Ce texte est un extrait de la division du travail. Dans ce passage, Durkheim présente les avantages de la division du travail c'est a dire de la répartition des taches au sein d'une société. Pour Durkheim cette organisation rend des services économique puisque que les hommes deviennent plus
Sujet. Expliquer le texte suivant Est moral, peut-on dire, tout ce qui est source de solidarité, tout ce qui force l’homme à compter avec autrui, à régler ses mouvements sur autre chose que les impulsions de son égoïsme, et la moralité est d’autant plus solide que ces liens sont plus nombreux et plus forts. On voit combien il est inexact de la définir, comme on a fait souvent, par la liberté ; elle consiste bien plutôt dans un état de dépendance. Loin qu’elle serve à émanciper l’individu, à le dégager du milieu qui l’enveloppe, elle a, au contraire, pour fonction essentielle d’en faire la partie intégrante d’un tout et, par conséquent, de lui enlever quelque chose de la liberté de ses mouvements. On rencontre parfois, il est vrai, des âmes qui ne sont pas sans noblesse et qui, pourtant, trouvent intolérable l’idée de cette dépendance. Mais c’est qu’elles n’aperçoivent pas les sources d’où découle leur propre moralité, parce que ces sources sont trop profondes. La conscience est un mauvais juge de ce qui se passe au fond de l’être, parce qu’elle n’y pénètre pas. La société n’est donc pas, comme on l’a cru souvent, un évènement étranger à la morale ou qui n’a sur elle que des répercussions secondaires ; c’en est, au contraire, la condition nécessaire. Elle n’est pas une simple juxtaposition d’individus qui apportent, en y entrant, une moralité intrinsèque ; mais l’homme n’est un être moral que parce qu’il vit en société, puisque la moralité consiste à être solidaire d’un groupe et varie comme cette solidarité. Faites évanouir toute vie sociale, et la vie morale s’évanouit du même coup, n’ayant plus d’objet où se prendre. Durkheim, De la Division du travail social 1893 La connaissance de la doctrine de l’auteur n’est pas requise. Il faut et il suffit que l’explication rende compte, par la compréhension précise du texte, du problème dont il est question. Corrigé. [Il s’agit d’un extrait de la conclusion de l’ouvrage de Durkheim, De la division du travail social.] On considère souvent que la morale présuppose la liberté comme condition d’une action qui n’est pas faite simplement pour son intérêt mais qui peut, au contraire, privilégier l’intérêt d’autrui. En effet, sans liberté pense-t-on, l’action n’a aucune valeur d’un point de vue moral elle serait presque comme un instinct. Or, la morale n’est pas possible seule. Elle épouse donc les exigences sociales. Dès lors, est-elle indépendante de la société ou bien trouve-t-elle en cette dernière sa condition ? Tel est le problème dont il est question dans cet extrait de l’ouvrage de Durkheim De la division du travail social publié en 1893. Le sociologue veut montrer que c’est la société seule qui rend possible la morale. Il définit la morale puis montre que la volonté d’indépendance vis-à-vis du social dans l’acte moral est illusoire avant de prouver que la société est la condition nécessaire pour qu’il y ait moralité. Durkheim définit de façon large la moralité par trois caractères. En effet, ce qui est moral selon lui, c’est d’abord ce qui produit de la solidarité. Il faut comprendre par là que c’est ce qui lie les hommes les uns aux autres de telle sorte qu’ils agissent ensemble et les uns pour les autres, voire pour le tout. C’est ensuite ce qui contraint l’homme à tenir compte des autres hommes. En utilisant le verbe forcer », Durkheim met l’accent sur le fait que ce qui est moral exerce une pression sur l’individu, c’est-à-dire qu’il n’agit pas spontanément pour les autres. Ce n’est pas de lui que vient l’initiative en quelque sorte. On peut l’entendre aussi bien de punitions que de remontrances qui visent à faire changer la conduite de l’individu dans le sens de la vie sociale. C’est enfin ce qui le conduit à ne pas seulement suivre ses désirs, c’est-à-dire ce qui le rattache à lui-même. Autrement dit, la morale vise, au dépend de l’égoïsme, à développer, voire à créer l’altruisme pour reprendre le terme introduit par Auguste Comte dans le Système de politique positive 1851-1854. Durkheim définit alors des degrés de moralité elle est d’autant plus importante que les liens entre les individus sont d’autant plus nombreux et qu’ils sont plus forts. Plus il y a de liens en effet et plus il y a de solidarité entre les individus. Mais des liens nombreux peuvent être faibles si une grande marge d’égoïsme est possible entre les individus. Des liens plus forts sont ceux qui, à la limite, font que l’individu agit uniquement pour les autres. Les deux combinés renforcent donc la vie sociale et l’insertion de l’individu dans le tout que constitue alors la société. Quelle place a alors la liberté ? Durkheim justement en déduit une critique de la thèse qui fait de la liberté la condition de la morale. En effet, cette thèse qu’il rapporte consiste à considérer que la moralité dépend d’un acte libre du sujet, acte contingent, qui lui permet de choisir le bien et de repousser la tentation du mal. Dans cette thèse, la morale n’a rien à voir avec la société. Toute la valeur morale de l’individu tient à sa capacité à ne pas agir sous la contrainte mais uniquement par obligation, c’est-à-dire à choisir librement le bien. Durkheim oppose à cette conception qu’elle entraîne bien plutôt une dépendance. Qu’est-ce à dire ? Durkheim nie que la moralité produise deux effets. Premièrement, il nie qu’elle émancipe l’individu. Entendue sans complément de nom, l’émancipation désigne le fait de rendre libre à tous les points de vue. Deuxièmement, il nie que la moralité dégage l’individu du milieu, comprenons de la société, auquel il appartient. Il lui oppose un tout autre rôle de la moralité. Elle vise à amener l’individu à dépendre des autres et à le faire agir en faveur d’un tout, c’est-à-dire à se considérer comme un membre de ce tout. Elle enlève bien plutôt de la liberté dans ses mouvements. C’est qu’en effet les obligations morales prescrivent certaines actions et en interdisent d’autres, ce qui implique bien une restriction des mouvements possibles. Toutefois, faire de la dépendance un caractère de la moralité, n’est-ce pas la confondre avec les obligations sociales ou juridiques ? Que la société me force à agir d’une certaine façon, n’est-ce pas absolument contraire à la morale ? En effet, Durkheim se fait en quelque sorte une objection, celle d’âmes nobles qui rejettent la dépendance que la société implique. Par âmes qui ne sont pas sans noblesse », il faut entendre des sujets dont les actions montrent une certaine moralité. La noblesse se dit dans le champ de la morale d’une action qui montre une certaine hauteur de vue, une capacité à dépasser ses intérêts particuliers. Or, ces âmes nobles rejettent l’idée de cette dépendance. Comment l’entendre ? Faut-il comprendre qu’elles agissent contre cette dépendance ? Elles ne seraient pas alors morales et manqueraient donc de noblesse. Il faut donc comprendre que c’est en esprit que ces nobles âmes rejettent la dépendance vis-à-vis de la société, autrement dit, elles estiment que leurs actions n’ont rien à voir avec leur dépendance vis-à-vis de la société. C’est donc les motifs de leurs actions qu’elles placent hors de la société. Comment rejeter les motifs d’une action qui se présentent à un individu ? Il réfute l’objection en lui opposant que le point de vue de ces nobles âmes provient de leur incapacité de voir d’où provient leur moralité. Autrement dit, elles pensent agir indépendamment de la société dont elles dépendent et de sa moralité. Ce qui revient à dire qu’elles s’attribuent à elles-mêmes leurs actions, qu’elles trouvent les motifs en elles et donc finalement, qu’elles se considèrent libres dans leurs actions. En disant qu’elles ne voient pas les sources profondes de leur moralité, Durkheim veut indiquer que ces nobles âmes ne saisissent pas ce qui les fait agir. Autrement dit, leurs motifs ne sont pas librement choisis. Ils ont bien la racine de leurs actions dans la société et dans la moralité qu’elle inculque aux individus. D’où provient donc cette erreur ? Le sociologue l’impute à une insuffisance de la conscience. En effet, lorsqu’un individu cherche pour quoi il a agi, il se réfère à ce dont il est conscient. Il fait donc confiance à sa conscience pour connaître ce qui, en lui, le fait agir. Il faut comprendre ici par conscience cette faculté qui nous permet de nous représenter la réalité extérieure ou la réalité intérieure, faculté qui nous permet d’en examiner la représentation. Si Durkheim dénie à la conscience la possibilité de rendre compte des motifs de l’action morale, c’est qu’il estime qu’elle ne permet pas de connaître ce qu’il y a au fond de l’être. Autrement dit, les nobles âmes croient que leurs actions ont des motifs différents des motifs réels qui leur échappent. C’est donc le rejet de la conscience comme source de connaissance qui conduit Durkheim à réfuter le point de vue des nobles âmes qui, finalement, penchent pour la liberté. Si donc la morale ne provient pas de la liberté et de la conscience de la liberté, quelle peut en être la source véritable ? Durkheim refuse une thèse qu’il rapporte selon laquelle la société et la morale seraient des réalités étrangères dans la mesure où la morale serait séparée de la société et n’aurait guère de conséquences sur elle. Cette thèse est solidaire de l’idée que la morale aurait pour source la liberté. En ce sens, comme la société consiste en la dépendance, elle serait étrangère à la morale. Il en déduit que, de son point de vue, la société seule rend possible la morale en tant que condition nécessaire » ou condition sine qua non. Comprenons qu’il faut que la société soit là pour qu’il y ait morale. Il faut qu’elle développe chez l’individu les conduites qui l’amènent à être comme le membre de la société et non comme un individu attaché à lui-même. Que doit être alors la société ? Il refuse de concevoir la société comme constituée d’individus juxtaposés qui possèderaient une morale qu’ils apporteraient dans la vie sociale. Il faudrait alors comprendre que la société se constitue à partir des individus qui, grâce à la morale que chacun apporterait, conviendrait d’agir de sorte que ce serait la morale qui rendrait possible la société. On peut nommer cette conception de la société la conception atomistique de la société. Il conçoit donc autrement la société. Implicitement, il conçoit la société comme un tout qui existe par lui-même. On peut nommer cette conception, la conception holiste de la société [le mot holisme a été inventé postérieurement par Jan Smuts 1870-1950, un philosophe et un homme politique d’Afrique du sud, en 1926]. C’est en ce sens qu’il soutient au contraire que c’est en tant que membre de la société que l’homme peut se considérer comme un être moral. Comment départager les deux conceptions ? Pour montrer que c’est bien la société la condition nécessaire de la morale et non l’inverse, Durkheim précise que ce qui fait la moralité, c’est la solidarité avec un groupe. Ainsi faut-il comprendre qu’il y a autant de morales qu’il y a de groupes au double sens où les règles morales peuvent varier en fonction des groupes et aussi en ce sens que les règles sont valables pour les membres du groupe. À la limite, pour qu’une morale universelle soit possible, il faudrait une société universelle ou tout au moins que la société conduise l’individu comme membre de l’humanité. En outre, Durkheim rappelle sa thèse de la variation de la morale du groupe en fonction de la solidarité. Il peut donc déduire de l’absence de vie sociale à l’absence de toute morale faute d’objet à quoi s’appliquer. Interpellant son lecteur dans son raisonnement qu’il énonce à la deuxième personne, il l’invite à penser le rapport entre société et moralité comme il le soutient, c’est-à-dire telle que la suppression de la première implique la suppression de la seconde. En un mot, le problème dont il est question dans cet extrait du livre de Durkheim, De la division du travail social paru en 1893 est celui de savoir si la morale est indépendante de la société ou bien si c’est la société qui la rend possible. En effet, Durkheim veut montrer que la morale n’a pas besoin de la liberté et qu’elle échappe à la conscience individuelle. Aussi comme elle rend l’homme solidaire, elle découle de la société, condition pour que la moralité qui nous amène à dépasser notre égoïsme soit possible.
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