🎰 C Était Quand La Dernière Fois Pièce De Théâtre

LeBritannique David Barclay a perdu le premier acte de la bataille qui l’opposait à un auteur français dont il voulait faire interdire la pièce de théâtre. Forum / Bébés Elle est rentrée du théâtre à 23 h et a complétement zappé. D'habitude, elle lui mets une pièce et un p'tit mot pour remercier le bonhomme de sa fait comment pour rattraper le coup Votre navigateur ne peut pas afficher ce tag vidéo. Elle s'excuseen disant qu'il y avait vraiment beaucoup d'enfants qui ont perdu leur dent hier !!! J'aime Elle n'a pas le droit aux rttla petite souris? Si elle passe la nuit prochaine, cet oubli sera vite rattrapé, don't worry!!! J'aime merci elle va essayer de se faire pardonner J'aime Ton avatar Mieux que le précédent en effet J'aime Elle se concentre ouelle met une alarme sur son portable 8 ans et demi, il ne croit plus au pére Noel mais visiblement, encore à la p'tite souris J'aime Vous ne trouvez pas votre réponse ? Ça m'est arrivé il y a 3 joursavec la dernière dent de ma grande j'ai complètement a une petite boite qu'elle glisse sous l'oreiller à chaque fois avec sa nouvelle dent à moi, pleine de bonne foi, je lui ai dit le matin, devant ses yeux tristes"il fallait les mettre vers le bord de l'oreiller, et pas en plein milieu, avec ta tête dessus qui bloque le passage,comment veux tu qu'elle passe " J'aime En réponse à flo88232421 Ça m'est arrivé il y a 3 joursavec la dernière dent de ma grande j'ai complètement a une petite boite qu'elle glisse sous l'oreiller à chaque fois avec sa nouvelle dent à moi, pleine de bonne foi, je lui ai dit le matin, devant ses yeux tristes"il fallait les mettre vers le bord de l'oreiller, et pas en plein milieu, avec ta tête dessus qui bloque le passage,comment veux tu qu'elle passe " J'aime Bah elle passera cette nuitPour mettre deux pièce ou un joli billet J'aime Hihihi......tu m'as fait trop rire!!! j'adore!sarajevo J'aime Discussions du même auteur Elleécrit de nombreux articles pour la presse américaine. Avant de devenir autrice, Colleen Oakley était rédactrice en chef de Women's Health & Fitness et rédactrice chez Marie Claire. La première fois, c'était quand mime plus marrant est son premier roman, et le deuxième traduit en France après La première fois qu'on m'a embrassée Par Pauline Bluteau, publié le 16 Juillet 2021 7 min Danse - théâtre - musique Arts Arts du spectacle En immersion écoles d'art Depuis le 5 juillet, le festival d’Avignon bat son plein pour sa 75e édition. Pour l’occasion, les étudiants en master Théâtre et patrimoine doivent rédiger des critiques de pièces, comme La Cerisaie, tête d’affiche de la cour d’honneur qui ne semble pas faire l’unanimité. Rencontre avec les apprentis-critiques. Le dernier cours de l’année commence un peu comme il a commencé dix mois plus tôt un professeur derrière son ordinateur face à quelques étudiants en présentiel et d’autres à distance. "Vous avez pu voir quelques pièces ? On va peut-être se concentrer sur Kingdom et La Cerisaie puisque la plupart d’entre vous les ont vues." Ce cours d’initiation à l’analyse du théâtre, les 15 élèves de master 1 Théâtre et patrimoine à l’université d’Avignon 84 y sont maintenant habitués. Tous férus d’arts du spectacle, les étudiants vivent le retour des festivals et des pièces de théâtre dans cette ville très emblématique comme une chance. Mais désormais, ils ne comptent plus parmi les simples spectateurs, leur regard avisé sur la scénographie, l’interprétation des comédiens et l’ambiance du spectacle leur permet d’ouvrir le débat et surtout de critiquer les pièces. Les commentaires y vont d’ailleurs de bon train… Critiquer en s’appuyant sur des arguments factuels "C’était ma première cour d’honneur, c’était incroyable, grandiose même si j’étais un peu loin", commente Gwenaëlle. Comme la plupart de ses camarades de promo, l’étudiante de 21 ans est arrivée à Avignon en septembre dernier. "C’est une super ville pour le théâtre", assure-t-elle. Même constat pour Charlotte, 23 ans, qui se dit "imprégnée" de l’univers théâtral d’Avignon. Pendant l’année, les étudiants en master 1 ont justement dû rendre huit critiques de spectacles, dont deux en lien avec le festival. Parmi les pièces emblématiques choisies Kingdom d’Anne-Cécile Vandalem et La Cerisaie d’Anton Tchekhov. "J’ai beaucoup aimé la scénographie de Kingdom avec la reconstruction de la taïga, affirme Léa. Il y avait beaucoup de réalisme avec l’eau, le chien-loup…" Dans cette pièce, une partie du spectacle est filmée. Un dispositif parfois déroutant pour les étudiants et les spectateurs. "Ça casse les codes du théâtre et ça peut freiner parce que le regard est très encadré par la caméra", poursuit Léa. Ce à quoi le professeur Cédric Pérolini rappelle "Vous avez le droit d’aimer ou de ne pas aimer mais il faut savoir de quel jugement il s’agit le jugement de faits, de valeurs ou de goût. C’est ce qu’on doit retrouver dans vos critiques." Un exercice pas toujours évident pour les étudiants qui, dans l’ensemble, donnent une critique positive à Kingdom. Contrairement à La Cerisaie. Dans la salle de classe, la pièce fait parler d’elle et les commentaires fusent. "J’avais beaucoup d’attente et j’ai été très déçue, c’était très plat, très terne", raconte Gwenaëlle. "Un peu comme quand on a toute une bonne équipe de foot mais qui ne sait pas jouer ensemble…", renchérit l’enseignant. "Je suis restée jusqu’au bout mais c’était affreux, très long et surjoué", complète Charlotte. Finalement, écrire une critique négative apparait beaucoup plus simple pour les étudiants, comme l'explique Gwenaëlle "On peut partir de cette base pour argumenter. Même si une critique n’est jamais objective, la partie analyse reste très importante mais ce n’est pas toujours inné pour nous !" "Je préfère éviter de regarder les autres critiques avant d’écrire il faut donner envie aux gens même si on n’a pas aimé, et donc trouver le bon équilibre", précise Léa. Lire aussi Retrouver les sensations du théâtre post-crise sanitaire Car en plus des arguments à trouver, la qualité rédactionnelle compte pour beaucoup dans une critique. "Vous avez fait du bon travail mais il manque parfois de vocabulaire", explique Cédric Pérolini. "Je ne suis pas une rédactrice hors pair et le prof est très exigeant sur le langage il faut être précis, détailler, donner des exemples et en rajouter… J’ai rendu des critiques de quatre pages ! Une fois, on a même débriefé pendant deux heures en se penchant sur chaque mot. C’était long, mais ça nous apprend", défend Charlotte. Gilféry, Gwenaëlle, Léa et Hanna, tous les quatre en master 1 Théâtre et patrimoine ont réalisé des critiques de spectacles du festival d'Avignon. // © Photo fourni par le témoin D’autant que cette année, les étudiants en master n’ont pas été épargnés eux non plus par la crise sanitaire. À défaut de pouvoir apprécier les pièces de théâtre en présentiel, il a fallu se rabattre sur des captations vidéos. "Quand on fait ces études, on a envie de voir du monde, là ce n’est pas ce que j’appelle du théâtre. Il faut un lieu, un public, des sensations !", estime Charlotte. "C’était une année très compliquée, tout se fait à distance, à travers les écrans… On n’a pas pu assister à autant de spectacles qu’on voulait", regrette également Léa. Les trois étudiantes ont tout de même réussi à trouver un stage ou un job étudiant pour l’été afin de continuer à vivre le festival d’Avignon de l’intérieur. Toutes doivent également découvrir d’autres pièces de théâtre d’ici la fin du mois mais cette fois, juste pour le plaisir de vivre cet échange entre le public, la scène et les comédiens. Lire aussi Cétait quand la dernière fois ? - Théâtre Tristan Bernard Europe France Île-de-France Paris Paris - Activités Théâtre Tristan Bernard Théâtre Tristan Bernard Est-ce votre établissement? 37 avis Nº 581 sur 3 386 choses à voir/à faire à Paris Concerts et spectacles, Théâtres 64 rue du Rocher, 75008 Paris, France Enregistrer Points forts des avis
Disparitions Le directeur de l’Odéon-Théâtre de l’Europe a succombé à une pneumonie, samedi 28 novembre, à l’âge de 67 ans. La nouvelle est tombée samedi 28 novembre, et un voile de tristesse s’est abattu sur le théâtre le metteur en scène Luc Bondy, directeur de l’Odéon-Théâtre de l’Europe, est mort d’une pneumonie, au matin de ce samedi, à Zurich, à 67 ans. On le savait malade, mais la maladie faisait partie de sa vie, elle l’accompagnait depuis tant d’années, et il la surmontait si bien qu’il apparaissait comme un phénix, toujours renaissant. En juillet, il était parti pour la Suisse, pour se soigner. Il devait mettre en scène Othello, de Shakespeare, à partir de fin janvier 2016. Il avait repoussé à la saison prochaine ce spectacle dont il parlait magnifiquement, comme toujours quand il préparait une création. C’était un oiseau aux couleurs de paradis, pour reprendre l’expression de son ami Peter Stein, avec qui il a travaillé à la Schaubühne de Berlin, dans les années 1980 un homme multiple, changeant, brillant, limpide et insaisissable. Son théâtre lui ressemblait virevoltant de vie, pressé de désirs, teinté d’ombres fugitives, dont l’une était celle de l’Histoire. Luc Bondy appartenait à une famille juive issue de la Mitteleuropa. Son grand-père, Fritz Bondy, avait dirigé le Théâtre de Prague, et connu Kafka. Son père, François Bondy, journaliste et intellectuel, s’était réfugié à Zurich pour fuir le nazisme. C’est là que Luc Bondy naît, le 17 juillet 1948. Mais c’est en France qu’il passe la plus grande partie de son enfance et de son adolescence. Dans l’appartement familial, il croise les amis de son père, Eugène Ionesco, Witold Gombrowicz, Marguerite Duras, Cioran, parmi beaucoup d’autres. Il les écoute, se nourrit de leurs histoires, n’ose pas parler. Mais il retient tout, les voix, les gestes, les anecdotes. Sans le savoir, il se nourrit de ce théâtre de la vie qu’il n’a jamais cessé d’aimer par la suite. Puis viennent les années loin de Paris, dans un pensionnat des Pyrénées où Luc Bondy attend que le temps passe. Il ne tient pas en place en cours, il est mauvais élève, et il se demande ce qu’il va faire, quand il arrête son cursus, sans avoir eu le bac. De retour à Paris, il entend parler de l’école Jacques Lecoq, une fameuse pépinière, où l’on ne compte pas ceux qui y sont passés, d’Ariane Mnouchkine à Christoph Marthaler. Cette école lui apprend qu’il doit voler de ses propres ailes. Il s’en va, part pour l’Allemagne, en 1969. Luc Bondy a 21 ans. C’est le grand saut. Il découvre un pays où les ruines de la seconde guerre mondiale sont encore présentes. Et il commence à travailler dans le théâtre. Déjà, il se démarque. Il saute les étapes, qui imposent d’ordinaire une longue formation à la mise en scène en tant qu’assistant. Dès 1971, il signe ses premiers spectacles, Le Fou et la nonne, de Witkiewicz, à Göttingen, et Les Bonnes, de Genet, à Hambourg. Rainer Werner Fassbinder vient les voir. Séduit, il confie à Luc Bondy sa pièce Liberté à Brême. A 26 ans, Fassbinder est déjà connu. Les critiques des grands journaux allemands se déplacent pour assister à la création de Liberté à Brême, qui a lieu en 1972 à Nuremberg. Ils découvrent un metteur en scène. La carrière de Luc Bondy est lancée. Dans les années suivantes, il met en scène Büchner, Ionesco, Goethe ou Edward Bond. Son style le démarque, sa renommée grandit vite. Elle le mène au début des années 1980 à la Schaubühne de Berlin. C’est la gloire. Créer comme si c’était la dernière fois La Schaubüne est la scène la plus importante d’Europe. Si elle est organisée comme un collectif, elle est en fait dirigée par Peter Stein, qui a repéré Luc Bondy. La rejoindre, c’est travailler avec les plus grands comédiens, Jutta Lampe, Edith Clever, Angela Winkler, Otto Sander et Bruno Ganz, les deux anges des Ailes du désir, le film de Wim Wenders. C’est aussi se confronter à des metteurs en scène d’exception, aux styles radicalement différents, Peter Stein et Klaus Michaël Grüber. C’est enfin rejoindre Berlin, la ville déchirée par le Mur, où l’on vit avec une intensité unique en Allemagne. Luc Bondy s’y sent chez lui. A la Schaubühne, il rencontre Botho Strauss, le dramaturge de la troupe, qui devient un compagnon de route de son théâtre, et un ami. Il crée plusieurs de ses pièces Kalldewey, La Guide, Le Temps et la chambre… et continuera par la suite. Ce temps est aussi celui où Luc Bondy apprend la maladie. Il est atteint d’un cancer. Peter Stein lui dit Surtout, tu travailles, tu continues, on t’aidera. » Luc Bondy surmonte l’épreuve. La connaître aussi jeune donne un autre ton à la vie. Cette nécessité d’être dans l’instant, et de créer comme si c’était la dernière fois, marque toute la trajectoire, et les mises en scène de Luc Bondy, qui aura un autre cancer, et bien d’autres attaques… La maladie n’était pas un tabou chez lui. Il en parlait, la combattait avec un état d’esprit exceptionnel. Il la mettait dans la vie, dont il jouissait, et qui lui a donné deux enfants, les jumeaux Eloïse et Emmanuel, de son mariage avec la metteuse en scène Marie-Louise Bischofberger. Mais revenons à la Schaubühne. C’est dans ces années-là que Luc Bondy fait ses débuts en France, où l’invite Patrice Chéreau, qui dirige le Théâtre de Nanterre-Amandiers. Sa première création, Terre étrangère, d’Arthur Schnitzler, en 1984, est un événement qui marque la décennie redécouverte d’un auteur, découverte d’un metteur en scène. A partir de ce moment-là, Luc Bondy se partage entre Paris et Berlin. Toujours entre deux avions, deux projets, plusieurs vies. Un appétit de lecture inextinguible Ses amitiés sont nombreuses, sa soif de rencontres ne tarit jamais, son appétit de lecture, attisé par l’insomnie, est inextinguible où qu’il aille, il a un livre à la main, que souvent il donne, quand il l’a lu. Il écrit, aussi, de beaux livres A ma fenêtre, chez Bourgois, en 2009 ; Dites-moi qui je suis, chez Grasset, en 1999…. Comme il l’a toujours fait, il continue, agrandit son cercle de mises en scène, de villes, de fonctions. De 1985 à 1987, il succède à Peter Stein à la direction de la Schaubühne de Berlin. De 2003 à 2013, il dirige les Wiener Festwochen, le prestigieux festival de Vienne. En mars 2012, l’annonce de sa nomination à l’Odéon-Théâtre de l’Europe, à Paris, en remplacement d’Olivier Py, suscite une polémique. Luc Bondy fait front. Il fait toujours front, à sa manière. Soit par l’attaque, soit par l’esquive. Il a l’intelligence vive, et il sait la force de son art qui en fait un des premiers metteurs en scène en Europe, au théâtre et à l’opéra, où il a signé de belles productions, en particulier Hercules musique de Haendel, Le Tour d’écrou musique de Benjamin Britten ou Julie musique de Philippe Boesmans. Sur sa route, dans les années 1990 et 2000, il y a son ami Peter Handke, Ibsen, Guitry, Racine, Beckett, Yasmina Reza, Martin Crimp, Ionesco, Marivaux, Molière… Luc Bondy aimait varier les genres et aurait aimé redorer le blason du théâtre dit de boulevard. On pourrait s’arrêter sur nombre de ses mises en scène. Il en a signé une soixantaine. Lire aussi La carrière inégale de Luc Bondy à l’opéra Laissons venir quelques souvenirs le bruit des balles sur le terrain de tennis qui servait de décor à Terre étrangère ; le son des pas de John Gabriel Borkman, reclus dans son grenier, dans la pièce d’Ibsen du même nom ; la vibration fébrile de l’air, dans La Mouette, quand Arkadina comprend qu’elle est trompée par son amant Trigorine. Laissons entrer les acteurs, Bulle Ogier, Michel Piccoli, Jutta Lampe, Micha Lescot, Gert Voss, Bruno Ganz, Isabelle Huppert… Chaque création de Luc Bondy avait une couleur. Toutes reposaient avant tout sur les distributions, que le metteur en scène choisissaient avec un soin extrême. Il disait d’ailleurs que quand le choix des acteurs était fait, 80 % du travail l’était. C’était évidemment à la fois vrai et faux, comme tout ce qu’il déclarait la valeur de ses propos tenait à l’instant où il les exprimait. Ils étaient éphémères, à l’image du théâtre, que Luc Bondy ne cherchait pas à révolutionner. Il l’habitait, à la façon d’une maison où tout vibre, tout bruit, crie ou chuchote, pleure ou aime. C’est cela qui était beau, dans ses mises en scène. Entendre et sentir tous les palpitements de la vie. Brigitte Salino Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Découvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois ordinateur, téléphone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ? Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte. Y a-t-il d’autres limites ? Non. 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Lesrebondissements se feront ainsi multiples tout au long de la pièce, ce qui fait de C’était quand la dernière fois ? une véritable comédie rocambolesque. Il y a dans ce C’était quand la dernière fois ? quelque chose d’un tango infernal. Le rire se veut sardonique mais franc. Le décalage est abyssal entre la monstruosité de l Descriptif Infos pratiques Localisation Facebook Appeler 06 70 97 24 15 Itinéraire SAINT-LAURENT-DE-LA-PLAINE Théâtre Représentation théâtrale au Théâatre des Rêveries de Saint Laurent de la Plaine. S’empoisonner la vie ». Voilà une expression qu’un couple aime employer dès que le quotidien le confronte à ses petits tracas. Seulement un soir, qui paraissait un soir comme tous ceux de sa petite vie bien ordonnée, une femme va commettre le pire. Elle va faire l’indicible et inavouable acte d’empoisonner son mari… Une comédie délirante dans laquelle Anne Plumejeau et Olivier Jollivet donnent vie à deux personnages qui brillent par leurs failles, leurs fragilités et leurs maladresses. Diaboliquement drôle. Infos pratiques Tarifs Tarif indiv. adulte12€ Tarif indiv. réduitEnfants de moins de 15 ans, demandeurs d'emploi 7€ Localisation Théâtre des Rêveries SAINT-LAURENT-DE-LA-PLAINE49290 MAUGES-SUR-LOIRE Latitude - Longitude Vous aimerez aussi à proximité... à km à km Onretrouve nos deux compères dans une toute nouvelle comédie pleine de trouvailles burlesques et à la saveur clownesque très affirmée. Quand ils ne disent rien, ça s’entend quand même ! Cette pièce à sketches nous parle d’écologie, de sites de rencontres, d’abeilles, de crise économique, de moustiques et de notre place dans la
Interroger la dichotomie homme-femme demeure un objet d’étude pour les sociologues, psychologues et féministes. Un sujet qui continue à faire couler beaucoup d’encre. Habituellement, la dichotomie homme-femme est abordée à partir de l’angle du désir ardent, la passion dévastatrice et/ou l’amour platonique. Mais voici que la comédienne et scénariste Wafa Taboubi interroge les dichotomies et non la dichotomie homme-femme dans sa pièce de théâtre intitulée La dernière » أخر مرة en langue arabe. Cette pièce de théâtre a meublé la soirée du 19 juillet de la 56ème édition du Festival international de Hammamet. Cette pièce de théâtre, qui triomphe pour toutes les femmes, jette un regard accusateur sur un système socio-économique qui broie la gente féminine, une mentalité rétrograde qui enchaine Eve de bout en bout. “La dernière” dissèque, les clichés misogynes, dévoile toute sorte de violence économique / psychologique / sentimentale / physique subit par les femmes. Une violence dont l’auteur n’est que l’homme/mâle et dont l’origine est un héritage culturel qui ne date pas d’hier. Cet héritage veut que l’homme soit le dominateur et que la femme soit la soumise. Ainsi, “La dernière”, qui a remporté le grand prix de la 22ème édition des Journée théâtrales de Carthage en décembre 2021, ne se contente pas de jeter un regard accusateur et enflammé sur cet héritage. Mais elle essaie de le démanteler et en dévoiler les mécanismes. C’est un cri de rage que pousse Wafa Taboubi. Un cri de rage qui s’entend pendant les 70 minutes de la pièce. A travers quatre tableaux différents qui semblent, à première vue, incohérents mais il n’en est rien. Wafa Taboubi a abandonné le schéma classique de la pièce de théâtre exposition, apogée et dénouement. Loin de cette démarche typique, la pièce présente quatre tableaux. Chaque tableau présente un couple homme/femme. Bien qu’il n’existe pas de relations narratives entre les quatre tableaux; le fil conducteur pour le spectateur est bel et bien clair la mise à nu des relations conflictuelles entre trois couples. Le premier tableau met en scène le rapport entre une secrétaire et son supérieur hiérarchique. L’exploitation économique, le harcèlement dans les milieux professionnels, la situation précaire de la femme prise entre le marteau de ses engagements familiaux et l’enclume de l’impératif d’atteindre ses objectifs professionnels. Si le premier tableau a décortiqué le processus de l’exploitation économique et la précarité de la femme, le deuxième tableau met le spectateur face à un autre couple. Il s’agit cette fois d’une femme avec fils âgé ou disons une mère contre son fils âgé. Une mère castratrice et couveuse qui tient à instrumentaliser toujours son fils devenu âgé et mature’ ayant comme seule arme les sacrifices qu’elle a faits et le refus de refaire sa vie après la fuite de son époux ». D’ailleurs, dans un monologue, elle relate ses désirs enfouis, sa frustration de femme à travers de longue année ». Son fils, s’est livré à l’oisiveté et l’alcoolisme et il demeure dans l’incapacité de couper le cordon ombilical. Une chose est sûre le conflit entre deux générations n’a pas pris fin. Il s’agit d’un conflit entre une génération qui veut encore imposer ses dictats et une autre qui veut se déchaîner et voler de ses propres ailes. Quant au troisième tableau, il expose une relation conflictuelle entre un couple où la femme prend le dessus et assume la responsabilité. Devant les yeux et le comportement nonchalant de son homme suite à plusieurs évolutions, la fin étant tragique pour ce couple. Wafa Taboubi a choisi un décor minimaliste et sobre pour sa pièce à savoir une table et deux chaises. Mais le jeu d’acteur de Oussama Kochkar et de Meriem Ben Hmida qui ont incarné les trois couples dans tous les tableaux a su animer la scène par le biais d’une belle scénographie et de mouvement rimant, dans chaque tableau, la violence ou l’émotion ou le conflit entre les personnages. Les deux comédiens ont maîtrisé à la perfection l’incarnation des trois couples. Une tâche qui n’est pas aisée étant donné que chaque couple a son profil psychologique, ses traits de caractères et son propre conflit.
\n \n\nc était quand la dernière fois pièce de théâtre
Bonjour J'ai oublié de regarder la pièce de théâtre d'hier soir . 14,99 € Balance connectée Xiaomi Mi Composition Scale 2 à 14,99 € 30 € -50% Cdiscount fait une promotion sur la nouvelle version de la balance connectée Xiaomi Mi Body Composition Scale 2 qui passe à 14,99 € au lieu de 30 € ailleurs.Cette balance connectée vous permet de vous donner votre
Il y a bientôt deux ans, Sébastien Delorme s’est rendu dans une petite salle de théâtre de la capitale complètement intoxiqué pour assister à la pièce Trainspotting». Depuis cette expérience étrange, sa vie n’a plus jamais été la même. À la veille de la Journée mondiale du théâtre, il nous raconte pourquoi.​C’était en avril 2013. Sébastien avait alors 26 ans et consommait depuis l’âge de 18 ans. De la peanut » amphétamines, du crystal meth » métamphétamine en cristaux, des médicaments comme de l’Ativan et beaucoup beaucoup d’alcool. Il avait décidé une bonne fois pour toutes d’arrêter et s’était inscrit à la maison d’hébergement de l’organisme PECH. Quand je suis rentré là, ça faisait deux semaines que je ne m’étais pas lavé. Dans les deux semaines, j’avais dû dormir quatre heures, mangé une pointe de pizza… » En sept ans, il avait essayé cinq thérapies. Lors d’une bonne journée, un médiateur culturel de PECH, Marc Boilard, lui propose de faire une activité culturelle. La grande passion de Sébastien est la musique, mais il mentionne le théâtre, une activité peu engageante où on n’a pas besoin de parler. Le médiateur lui propose d’aller voir Trainspotting à Premier Acte dans une adaptation de Wajdi Mouawad. Il est arrivé avec ses billets. Il a dit qu’il en avait parlé avec ses boss, qu’il était pas sûr, mais me le proposait. J’ai trouvé ça veg mais j’ai dit “ OK. ” » Dans les jours précédant la pièce, Sébastien rechute. J’étais chez mon ami, réveillé depuis trois jours. J’écoutais la même musique sans arrêt. PECH m’avait donné un dernier avertissement. Ils disaient que s’il y avait pas d’évolution, ils allaient donner ma place à quelqu’un d’autre. J’étais trop gelé, mais en même temps, je me suis dit “ Non, vas-y. Tu t’es engagé, ça va être le fun, ça va te faire voir autre chose. ” » Un bébé et un coup de marteau Trainspotting est un roman de l’auteur écossais Irvine Welsh qui décrit la vie d’un groupe d’héroïnomanes en Écosse. La plupart des gens connaissent le film qui s’en est inspiré. Mais la pièce, c’est autre chose, dit Sébastien. C’était intense. Dans l’état où j’étais, c’était terrifiant comme expérience. » Il avait vu le film, mais là c’était moins léger ». Au début tu ris, après tu ris jaune, puis après tu vois que c’est vraiment de la marde. » La pièce montrait bien comment on prend tout à la légère » quand on consomme. C’est juste trop bizarre de faire ça. Tu t’en rends pas compte quand t’es dedans. Mais là, tu le vois de l’extérieur pis ça te le remet dans la face solide. » En même temps, dit-il, la pièce est moins dure que la réalité ». T’as des problèmes dégueu avec ton corps. Les six derniers mois d’alcool, je vomissais constamment. Quatre fois par jour au moins. Quand je prenais de la drogue, j’ai eu une tache sur le poumon, j’avais des problèmes de foie, j’ai perdu des dents. » À une certaine époque, par manque d’argent, il allait trouver son buzz en calant des boissons gazeuses en quantité. Quand t’es rendu à caler huit litres de Pepsi par jour, faut que tu sois perdu. » Mais ce n’est pas tant le thème de l’autodestruction qui l’a ébranlé dans la pièce que celui de sa scène finale. Quand le personnage de la fille découvre son bébé mort le lendemain d’une grosse soirée sous l’effet de l’héroïne. Pour Sébastien, ça a été un véritable coup de marteau. Ça m’a ramené au côté spirituel de la chose. T’as la pureté d’un enfant […] puis ils gâchent ça. La fille se met à crier que c’est de sa faute. Son enfant est mort, puis c’est de la faute de personne d’autre. Ça, ça me touche. C’est comme ça que je vois mon rétablissement. C’est de prendre la responsabilité. C’est pas une faute au sens chrétien du terme, c’est juste d’être responsable de soi-même. » En sortant de la pièce, Sébastien a dit à Marc que c’était vraiment fini. Une rose dans la forêt Deux années sont passées depuis et il n’a jamais recommencé. Ça n’a pas été facile tous les jours, mais il a tenu bon. Maintenant, il a son propre logement, joue de la musique plus que jamais dans trois groupes différents. Il fait du bénévolat au Centre Jacques-Cartier, il a renoué avec sa famille et n’a plus peur de prendre les enfants de sa soeur dans ses bras. Depuis un mois et demi, je me sens vraiment heureux. Je ne me souviens pas d’avoir été aussi bien depuis 15 ans. » Julie Lebel, l’intervenante qui suivait Sébastien à PECH, se rappelle très bien l’époque où il est allé au théâtre. Il était arrivé chez nous avec sa décision de prise. Il était au bout du rouleau. Ce que la pièce est venue faire, c’est valider sa décision. » L’histoire de Sébastien a ceci de particulier qu’il n’a pas rechuté, dit-elle. Les gens qui ont l’art de leur côté », dit-elle, ont une chance de plus. Sébastien a eu deux chances de ce type-là. Pendant qu’il essayait d’arrêter, un ami musicien a écrit à l’homme qu’il admire le plus sur Terre, Ian MacKaye, le chanteur du groupe Fugazi. Fugazi est un groupe mythique de punk hardcore » qui rejette l’alcool, les drogues et la fuite au profit de l’action. Sébastien est leur fan depuis l’adolescence. Un soir en rentrant chez lui, il trouve une lettre en provenance de la compagnie de disque du chanteur. Il pense qu’il est devenu fou. À l’intérieur, il découvre une photo représentant une rose dans la forêt en plein soleil. Au verso, Ian lui parle de musique, l’encourage et lui souhaite une navigation sans brume. Le visage de Sébastien s’éclaire chaque fois qu’il en parle. Il m’a écrit ça à la main, c’est fou ! Juste la photo, ça témoigne de ce qui est vrai et de ce qui est beau dans la vie. » Aujourd’hui, Sébastien est rendu ailleurs. À moins de le faire pour aider les autres, il ne tient plus particulièrement à parler de sa désintoxication. Il veut être dans l’action comme Ian. Les gens me disent que c’est “ vraiment quelque chose ” d’avoir arrêté. Oui mais ce qui est vraiment quelque chose, c’est d’être bien après. » Si l’art l’a aidé, Sébastien aide l’art à son tour d’une certaine façon. La metteure en scène de la pièce, Marie-Hélène Gendreau, a trouvé dans son histoire une source de motivation inestimable. C’est un cadeau pour une artiste. L’infirmière qui rentre au travail, elle est sûre qu’elle aide des gens. Nous on s’investit, mais on ne sait pas quelles répercussions ça va avoir. » La pièce doit être reprise au Théâtre de la Bordée de Québec cet automne et par la suite à Montréal. À voir en vidéo
Unepièce de boulevard a eu le mérite de changer la vision que Capucine avait du théâtre : « Pour moi, le théâtre c’était chiant avant !Quand j’étais au lycée, c’était Molière

De Watatatow à Victor Lessard, de Macaroni tout garni aux Pays d’en haut, en 20 ans de carrière, Julie a tout joué et en a fait du chemin, sur scène comme à l’écran, grand ou petit. Et maintenant, elle-même le dit, c’est l’heure de sa consécration. Photo Andréanne Gauthier Dans une salle au sous-sol du Théâtre du Nouveau Monde, une dizaine de personnes attendent, assises devant une longue table en V. Ce sont les gagnants d’un concours pour assister à la lecture par les comédiens d’une création signée Michel Marc Bouchard. C’est exceptionnel. Normalement, le public découvre la pièce après des mois de répétitions en vase clos. Aujourd’hui, il verra de très près les artistes au boulot, alors qu’en ce samedi gris s’enclenche le processus qui culminera des semaines plus tard, le soir de la première en présence de 750 spectateurs. Tiens, voici qu’entre Julie Le Breton en habit de travail blouse blanche, jean bleu, manuscrit surligné en main, air gêné. J’avais peur que les gens trouvent ça plate et long, me dira-t-elle une fois l’exercice terminé. Entendre du théâtre lu demande une concentration particulière… » Dans la salle, son arrivée cause un léger frisson. Elle était tellement bonne dans Les beaux malaises », chuchote ma voisine à sa copine, qui opine du bonnet. Casquette vissée sur la tête, Éric Bruneau et Patrick Hivon précèdent de peu une Magalie Lépine-Blondeau discrète avec ses lunettes et ses cheveux tirés. Puis, l’auteur paraît, sur les talons du metteur en scène Serge Denoncourt. Toute la distribution de La nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé s’assoit derrière la table et nous fait face, composant une image qui évoque la dernière Cène, avec Michel Marc au centre à la place du Christ. Denoncourt, un brin baveux, lance quelques mots de bienvenue Vous trouvez ça bizarre d’être là? Ben nous aussi! » Enfin, la lecture démarre avec Julie, qui tient le rôle principal, celui de Mireille Enfant, je souffrais d’insomnie chronique… » Embaumeuse à la carrière florissante, Mireille est de retour dans son Lac-Saint-Jean natal après 10 ans d’absence pour s’occuper » de la dépouille de sa mère. Michel Marc Bouchard, dont l’œuvre Les Feluettes, Tom à la ferme… est montée partout, de Tokyo à Chicago, cherchait pour l’incarner une actrice début quarantaine qui pouvait jouer une introvertie, explique-t-il. Je voulais aussi quelqu’un de racé qui pouvait représenter une certaine classe. C’est Serge qui m’a parlé de Julie. » Le dramaturge avait vu la comédienne sur scène, au cinéma et à la télévision, mais ne la connaissait que de réputation. Cette fille peut tout jouer, n’a pas d’inhibitions et est toujours prête à se jeter à l’eau. » Il lui a écrit. C’était il y a près de trois ans. Quand j’ai lu que Michel Marc m’offrait Mireille, j’ai pleuré. Pour moi, ça ressemblait à une consécration. Il est l’un de nos plus grands auteurs, de la trempe de Michel Tremblay et de Robert Lepage. C’est un gage de confiance énorme, et tu veux être à la hauteur », me raconte Julie deux jours plus tard, en tête à tête dans un restaurant montréalais. Pour se préparer, la comédienne a rencontré une embaumeuse. Il y avait le corps d’une dame dans une salle, mais il aurait fallu demander la permission à la famille pour le voir. » Déçue, elle a toutefois fait le plein de connaissances sur la thanatopraxie. Savais-tu que, quand ils vident le sang, ça s’en va dans les égouts de la ville? Ils font une incision ici [elle pointe un endroit précis sur sa gorge] pour avoir accès à la veine jugulaire, et font entrer le formaldéhyde, qui pousse le sang hors de l’organisme… Bon, on commande? » L’ami Patrice Tout en étudiant le menu, elle jette un œil sur son cellulaire où entrent des messages qui l’amusent. Excuse-moi, c’est Patrice. » Patrice Robitaille et elle ont rendez-vous cette semaine-là pour le début du tournage de la troisième saison de Victor Lessard Club Illico. On se connaît depuis 20 ans, on est sortis de l’école de théâtre en même temps, en 1998. C’est mon ami, mon Patou. » C’est aussi un acteur avec qui Julie a souvent partagé l’écran. Dans le film Quand l’amour se creuse un trou, première œuvre du réalisateur Ara Ball, sur les écrans l’été dernier, Julie et Patrice incarnaient un couple, et il y avait une scène de lit. Oh, rien d’olé olé, mais sa seule évocation met le feu aux joues déjà naturellement rosies de Julie. C’était assez gênant, et bizarre, d’aller dans ces zones-là avec lui. J’étais stressée. » Patrice me confirmera quelques semaines plus tard qu’il n’était pas moins tendu que sa partenaire de jeu Je suis rarement à l’aise dans ce genre de situation. Il y a beaucoup de choses à gérer, entre autres le fait qu’on se connaisse et qu’on soit amis. Je n’ai pas l’habitude d’être nu avec mes amis. » Mais, ajoute-t-il fièrement, on a été des professionnels jusqu’au bout ». Un contre-emploi bienvenu Dans Victor Lessard, populaire série policière tirée des romans de Martin Michaud, ils forment là encore un tandem détonnant, mais sexuellement incompatible. Patrice incarne Victor, sergent-enquêteur, et Julie se glisse dans la peau de Jacinthe Taillon, sa coéquipière lesbienne. Elle est décrite en ces mots par le romancier gros doigts boudinés, carcasse monolithique, traits mous, cheveux coupés court, bourrelets visibles ». Il faut faire un énorme effort d’imagination pour superposer l’image de Julie Le Breton à cette description peu flatteuse. Et pourtant… On ne cache pas mes cernes et, des fois, on en ajoute. J’ai les cheveux foncés, tirés et aplatis comme un casque de bain, pas de rouge à lèvres ni mascara… » Patrice n’est pas surpris qu’elle soit crédible dans les souliers de Jacinthe. Mon étonnement est plutôt dirigé vers ceux qui ont eu l’audace de lui proposer ce rôle. Elle est rendue à un niveau dans sa carrière où on veut avoir Julie Le Breton pour plein d’affaires, et même pour un contre-emploi. » S’enlaidir ne lui inflige aucune blessure d’ego. J’ai trouvé ça plus libérateur qu’autre chose, assure-t-elle en découpant son bagel au saumon fumé. Quand tu joues une fille séduisante, et je l’ai beaucoup fait, à la longue, ça devient fatigant. En Jacinthe, je suis assise tout croche, les jambes écartées, et si mon bourrelet dépasse, c’est tant mieux. » Tout de même, pour plusieurs, Julie Le Breton est l’incarnation même de la féminité… Mon Dieu, pas quand on me connaît! J’ai une énergie masculine, avec un humour très grossier, capable d’être one of the boys. Je ne tripe pas sur le maquillage, je ne m’achète pas de linge, je ne vais pas chez la manucure. J’ai de la misère à me faire faire un facial, je trouve que c’est beaucoup d’investissement sur soi. » Photo Andréanne Gauthier Belle-mère épanouie Deux fois déjà, je l’ai interviewée. Notre dernière rencontre remonte à cinq ans. La Julie de 2014 était fébrile, sur ses gardes, fatiguée aussi. Elle avait parlé de désir de maternité et d’essais infructueux. Ce sujet sensible, la Julie de 2019, calme, quasi zen, l’aborde d’emblée. C’est terminé, derrière moi. Quelle délivrance! Toute la période où j’ai tenté de tomber enceinte, j’avais l’impression d’attendre que quelque chose se passe. J’ai fait tous les cycles, des années de tests violents, douloureux, intrusifs… Mon couple n’y a pas survécu. » Sa voix, claire, forte, porte si bien que les convives trois tables plus loin tendent l’oreille. Oui, je peux être une personne épanouie, qui comprend l’amour et l’humanité, même si je ne suis pas une mère. J’ai eu une écœurantite aiguë de la pression sociale, comme si on était une sous-femme si on ne donne pas la vie. Je trouve que les gens manquent d’empathie. » À l’automne 2014, pendant le tournage du film Paul à Québec, sa route a croisé celle de Guillaume Parisien, assistant à la caméra. Du coup, la célibataire de 39 ans qui rêvait d’être maman est devenue la belle-mère de trois enfants. Ils ont maintenant 13, 16 et 20 ans. De beaux jeunes de qui j’apprends plein d’affaires. Quand ils sont chez nous, j’essaie de créer un espace où mon chum peut être un papa. Mon rôle, c’est d’être un soutien, une amie. » Pas toujours facile, la coparentalité. Chacun ou chacune doit la redéfinir et la réinventer, parce qu’il n’y a rien d’établi. » Avec Guillaume à son bras, Julie foule les tapis rouges, une nouveauté pour la comédienne, connue pour sa discrétion. L’étalage de vie privée devrait s’arrêter là. Pas pour elle, le déballage public de ses émotions ou le jeu des confidences très présents dans les émissions de télé. Je n’ai pas la nostalgie de mon passé, je ne veux pas revoir mon prof de cinquième année, ni le premier gars que j’ai frenché. » Une grande part d’elle ne sera toujours visible que pour ses intimes. Peu nombreux, même si tout le monde craque pour elle », dit la comédienne Anick Lemay, qui fait partie de ce cercle restreint. Julie est presque ma sœur. » Elles sont aussi voisines. Et se sont beaucoup vues quand Anick a appris qu’elle était atteinte d’un cancer et après, pendant les traitements. Julie a vécu avec moi la grande chimio, quatre heures et demie d’injection. Comme c’est l’amie la plus conne que j’ai, elle m’a beaucoup fait rire et a transformé ce moment en quelque chose de lumineux. » Mais c’est aussi une fille qui doute beaucoup, selon Anick, soucieuse de ne pas en dire trop. Elle se sent comme une p’tite crotte de temps en temps et angoisse, roulée en boule dans son salon. C’est ce qui la rend si attachante. Elle pourrait avoir la grosse tête… » Et Patrice Robitaille de renchérir Quand tu la connais, tu te rends compte qu’on ne naît pas tous égaux. Elle a tout pour elle. Julie est irrésistible, sans chercher à l’être. » Lui-même, au temps de leur folle jeunesse, a succombé à l’effet Le Breton. J’éprouvais des choses pour Julie… Le timing n’a jamais été au rendez-vous. C’est mieux ainsi, on est restés des amis. » Égalité svp Aujourd’hui, sa carrière est au zénith. Julie accumule les trophées trois Gémeaux, deux Artis, même un Génie, reçu à Toronto pour le film Maurice Richard. Choyée, célébrée, hyper sollicitée, Julie peut désormais exiger un cachet en conséquence. Avec une certaine surprise, elle a constaté que ce n’était pas gagné d’avance. Je me bats pour être payée autant que mes collègues masculins à notoriété égale. » Le ton est posé, pas revanchard. Des fois, ça fonctionne, des fois, non. Et c’est non pour plein de raisons bizarres. On m’a déjà dit “Mais lui, il est tellement apprécié du public…” Tu veux savoir le pire? Ce sont souvent des femmes qui négocient du côté adverse, et ça me met en beau fusil. » Elle prend une dernière bouchée de bagel et sourit. C’était mon éditorial! » Yé, c’est l’été! Des vacances, je ne pense pas que je vais pouvoir en prendre. À l’heure où on se parle, mes deux dernières de juin sont libres. En juillet, c’est Les pays d’en haut. Après, c’est le gros projet télé dont je ne peux rien dire pour le moment. J’aimerais aller aux Îles-de-la-Madeleine, mon endroit de ressourcement ultime. Ce sera la période du homard, il fera encore frais… Je suis née à Arvida, au Saguenay, j’ai grandi en Suisse et aux États‑Unis, là où mon père, cadre chez Alcan, était en poste, mais ma famille vient des Îles. On y a une maison sur la plage, ma grand-mère y habite toujours, j’ai aussi des tantes et des oncles madelinots. Le vent qui souffle, le bruit de la mer qui couvre tout… C’est reposant pour quelqu’un comme moi, qui fait un peu d’anxiété et dont la tête “spinne” beaucoup. Je vais enfin pouvoir me détendre, observer le ciel et les nuages… Et j’ai envie de voir ma chienne Adèle courir dans le sable et triper – c’est une griffon, tellement belle, tout hirsute, que j’aime d’amour. Quand j’arrive chez moi, elle me regarde comme si j’étais une merveille! » Où on la verra La nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé. Au TNM, du Du 22 au 31 octobre 2020. Victor Lessard La troisième saison débute dès l’automne, sur Club Illico. Tu te souviendras de moi Film d’Éric Tessier, d’après la pièce de théâtre du même titre. Avec Rémy Girard et France Castel, qui incarnent ses parents. Date de sortie encore inconnue. Les pays d’en haut La cinquième et dernière saison sera diffusée à l’hiver 2020, sur ICI Radio-Canada Télé. À lire aussi Julie Le Breton les coulisses de notre séance photo

Lapièce C'était quand la dernière fois ? revient en Belgique au printemps 2019 ! Avec à l'affiche les comédiens Virginie Hocq et Zinedine Soualem , la pièce se jouera au Central à La Louvière et au Centre Culturel de Huy .

La pièce C'était quand la dernière fois ? revient en Belgique au printemps 2019 ! Avec à l'affiche les comédiens Virginie Hocq et Zinedine Soualem, la pièce se jouera au Central à La Louvière et au Centre Culturel de Huy. "La dernière fois qu’ils se sont aimés, ils étaient encore vivants..." Quoi de plus efficace pour régler un problème que de s’en débarrasser de manière définitive » ?... Un soir, comme tous les soirs de sa petite vie bien ordonnée, une femme va commettre le pire l’indicible et inavouable acte, d’empoisonner, de mettre à mort son mari. Une comédie délirante et pleine de rebondissements. Virginie Hocq et Zinedine Soualem forment un couple diaboliquement drôle. Toute leur folie, leur inventivité, leur virtuosité d’acteur est mise au service de la comédie. Ainsi, ils donnent vie à deux personnages qui brillent par leurs failles, leurs fragilités, leurs maladresses, à la fois drôles et attachants.
Cétait quand la dernière fois ? Synopsis; Casting; Année de production : 2019; Genre : Théâtre ; Durée : 105 min. Synopsis . Lors d'un dîner qui promettait d'être aussi morne que les Le Tanit théâtre de Lisieux Calvados coproduit et propose vendredi 10 juin 2022 la première représentation de la pièce Barbara Dernier concert » de Fabien Heck. Par Fanny Tual Publié le 10 Juin 22 à 1336 Adrien de Araujo et Jessie Chapuis de gauche à droite seront au Tanit Théâtre de Lisieux vendredi 10 juin 2022 pour jouer la pièce de théâtre Barbara Dernier concert ». ©Philippe LEVYVendredi 10 juin 2022, Fabien Heck et son équipe présentent au public la pièce de théâtre Barbara Dernier concert » au Tanit Théâtre de Lisieux. Le spectacle raconte le parcours de Barbara à travers le regard d’un père, semant des petits cailloux pour cheminer dans la vie de Barbara. Quelques années après la disparition de son père, Zoé reçoit un héritage atypique une valise. À l’intérieur des objets, une lettre qui évoque sa passion pour la chanteuse Barbara. Adrien, pianiste, amoureux de Zoé, va l’accompagner à la recherche du temps perdu et de sa découverte. Reconstituer quelques instants de la vie de Barbara. » L’héritage de Barbara Je savais que c’était mon ultime tournée. Alors j’ai chanté chaque soir comme si c’était la première et la dernière fois », ce sont les mots de Monique Andrée Serf, dite Barbara, qui ont été retrouvés dans ses effet, le 26 mars 1994 à Tours marquera le dernier concert de l’auteure et compositrice. Elle ne chantera plus jamais sur scène jusqu’à sa disparition le 24 novembre 1997. Était-ce prévu ou non ?Fabien Heck, auteur et metteur en scène, tente d’y répondre à travers la pièce de théâtre Barbara Dernier concert ». En octobre 2021, il apprend que Olivier Chaudenson, directeur de la Maison de la Poésie à Paris, possède l’enregistrement audio de ce dernier concert. Le metteur en scène a ensuite pris contact avec Bernard Serf neveu et représentant officiel de Barbara pour lui demander l’autorisation d’utiliser la voix de Barbara dans la pièce de théâtre. Il a refusé, jugeant l’audio de mauvaise qualité. Il a fini par autoriser qu’on diffuse les derniers mots de Barbara sur scène. » Vidéos en ce moment sur ActuHuit mois plus tard, le créateur du projet présente son spectacle pour la première fois au public vendredi 10 juin 2022. Du théâtre musicalAvec seulement une valise et un piano droit, le spectateur voyage à travers la langue » de Barbara. » Il n’y a pas de chant, mais une incarnation des textes, car les paroles de Barbara sont comme des textes littéraires; J’ai eu la chance de rencontrer Jessie Chapuis, auteure et actrice qui joue le rôle de Barbara. Il fallait trouver une actrice de talent, mais aussi une auteure, capable de prendre à bras le corps la langue » de Barbara. » Ma rencontre avec Adrien de Araujo a été déterminante. Il fallait un pianiste capable de jouer Le mal de vivre comme un nocturne de Chopin. Il est aussi acteur et cela m’a influencé dans l’écriture de ce spectacle », conclut le metteur en pièce de théâtre musicale participera au festival d’Avignon du 7 au 30 juillet 2022 à l’Atypik. Vendredi 10 juin 2022 à 20 h 30 au Tanit Théâtre de Lisieux. 11, rue d’Orival. Contact 02 31 62 66 article vous a été utile ? Sachez que vous pouvez suivre Le Pays d'Auge dans l’espace Mon Actu . En un clic, après inscription, vous y retrouverez toute l’actualité de vos villes et marques favorites. Cétait quand la dernière fois ? avec Virginie Hocq et Zinedine Soualem de Emmanuel Robert-Espalieu , mis en scène par Johanna Boyé Théâtre de l'Hôtel Casino Barrière de Lille, Lille - Cet événement n'est plus disponible à la réservation dans cette salle - En ce moment dans cette salle : Les élucubrations - edouard baer Catherine Sellers en scène - dr L’actrice Catherine Sellers est morte un dimanche, le 9 de ce mois. Quelques jours plus tard son corps est parti en poussière au crématorium du Père Lachaise. Fin biologique d’une grande actrice. Il y a plus de dix ans que Catherine Sellers avait volontairement disparu des scènes des théâtres qui lui étaient si chères. Un deuil insupportable C’était à l’automne 2003. Claude Régy mettait en scène Variations sur la mort », une pièce de Jon Fosse au théâtre de la Colline. Dans l’invitation envoyée aux journalistes, la distribution était donnée par ordre alphabétique. Le dernier nom était celui de Catherine Sellers. Mais elle n’était pas sur scène. Dans le programme donné aux spectateurs, Régy s’en expliquait La suite après la publicité Fin septembre, un deuil trop insupportable a éloigné Catherine Sellers de la possibilité de jouer. » Il disait aussi qu’il ne l’avait pas remplacée, qu’elle était donc irremplaçable. Avec l’accord de l’auteur, il avait aménagé le texte de la pièce, coupant ici, redistribuant là. Plus tard Dans le désordre », Editions actes sud, Régy se souviendra qu’ il y avait sur scène comme une absence tragique ». Son dernier rôle en quelque sorte. Le deuil insupportable » était celui de son époux, l’acteur et metteur en scène Pierre Tabard avec lequel elle avait fondé la compagnie Pierre Tabard en 1984. Un couple devenu inséparable à la ville et souvent à la scène, lui la mettant en scène, elle jouant avec d’autres. Catherine Sellers n’a pas joué Variations sur la mort ». Elle n’a plus jamais joué. Plus voulu. Jamais. Les visiteurs de la rue de Bourgogne Comme d’autres amis ou admirateurs, il m’arrivait d’aller la voir dans son petit appartement regorgeant de souvenirs, rue de Bourgogne, derrière l’Assemblée nationale. Elle y vivait confinée, entourée d’ombres, de talismans. Vieilles affiches, photos, tableaux, lettres. Toute une vie faites de traversées, de rôles et d’êtres aimés. Sa vie s’était arrêtée là. Après le thé, elle emmenait son visiteur à la Bourgogne. Elle ne mangeait presque rien. C’est extraordinaire. Elle ne mange rien. Elle commandera une tranche de jambon, enlèvera autour le moindre point de gras, grignotera trois petits morceaux et posera son couvert, vous verrez » disait déjà Camus aux Gallimard, peu après l’avoir rencontrée anecdote rapportée par Olivier Todd dans sa biographie de Camus, Folio.La suite après la publicité Claude Régy et Catherine Sellers s’étaient connus elle née en 1926, lui en 1923 au cours de Tania Balachova. Où elle croisa également Antoine Vitez qui, bien plus tard, devait la distribuer dans Les miracles », salle Gémier à Chaillot. Régy devait réunir Sellers et Balachova dans sa seconde mise en scène La vie que je t’ai donnée » de Pirandello, en 1953, c’est aussi le second spectacle où joue la jeune actrice. Si le rôle vous plaît, il est à vous » Albert Camus la voit sur la scène de l’Atelier en 1955, elle est Nina dans La mouette » que met en scène André Barsacq, le directeur du théâtre. Il est sous le charme. Elle le sera aussi lorsqu’en avril 1956, il l’invite chez Lipp lui tend le manuscrit de son adaptation de Requiem pour une nonne » d’après Faulkner Lisez la pièce. Si le rôle vous plaît. Il est à vous » Commence une liaison discrète, une passion réciproque et durable. Requiem » est bien accueilli par la critique même par l’insipide Jean-Jacques Gautier dans Le Figaro ». Morvan Levesque, avec clairvoyance, chante la gloire de la jeune actrice La suite après la publicité Melle Sellers est peut-être, depuis l’autre soir, la meilleure actrice de sa génération. Son interprétation réunit semble-t-il, toutes les qualités qu’on peut exiger d’une comédienne présence, frémissement et maîtrise de soi, rareté des gestes et des attitudes, intelligence du personnage et du texte. » On voudrait avoir écrit ces lignes. La mort de l’être aimé Toujours avec Camus, cela sera Les possédés » d’après Dostoïevski en 59, après qu’elle eut été Prouhèze dans Le Soulier de Satin » au théâtre du Palais royal, lors d’une reprise effectuée par Jean-Louis Barrault il avait créé la pièce en 1943. Camus rêve de diriger un théâtre avec une troupe dont feraient partie Maria Casarès et Catherine Sellers, deux femmes qu’il aime et auxquelles il lui arrive d’écrire une lettre à chacune le même jour. C’est le cas aux derniers jours de l’année 1959. Camus écrit à Catherine Voici ma dernière lettre, ma tendre. Ce sera pour te souhaiter l’année du cœur, plus une couronne de tendresse et de gloire... » Il lui donne rendez-vous à Paris quelques jours plus tard, il lui parle de son livre en cours Le premier homme ».Le 2 janvier il prend place dans la Facel-Véga de Michel Gallimard, on connaît la suite après la publicité Requiem » sera repris en 61 là où le spectacle avait été créé, au théâtre des Mathurins. Avec Catherine. L’été 60 elle avait été l’Antigone de Sophocle pour Vilar au TNP et au Festival d’Avignon. Belles photos d’Agnès Varda la montrant en robe noire, les yeux charbonneux, bouche ouverte, portant à bout de bras la tragédie. De Régy à Duras On devait par la suite la retrouver souvent sur la scène du théâtre d’Orsay où Jean-Louis Barrault avait fini par trouver refuge après son éviction de l’Odéon pendant l’été 68. Dans ce lieu aujourd’hui disparu, des adolescents ébahis d’alors y croisaient parfois la silhouette pale de l’actrice, ses cheveux bruns de juive tunisienne elle été née Jacqueline Toubiana-Tabbah, des cheveux que Camus avait caressé. Extrait de Détruire dit-elle » un fil de Marguerite Dras avec Catherine Sellers C’est aussi vers la fin des années 60 qu’elle rencontre l’univers de Marguerite Duras. Son cinéma, avec trois films Détruire-dit-elle », La femme du Gange », Jaune soleil ». Et son théâtre. Régy, bien des années après leurs communs débuts, la retrouve pour Eden Cinéma ».Une pièce où Duras a écrit un rôle muet destiné à Madeleine Renaud ce qui ne plaît guère à cette dernière. Catherine Sellers et Mikael Lonsdale sont assis à une table, de part et d’autre de la scène, et ils lisent. Duras retrouvera Sellers pour des lectures. Et écrira sur elle des lignes magnifiques La suite après la publicité Elle joue toujours loin que la scène, toujours. Et à la place, toujours dangereuse. Et toujours, elle donne ce sentiment bouleversant que cette place -de laquelle elle vous renvoie le rôle- est la place véritable de ce rôle, même si vous, vous ne l’aviez pas encore aperçue. » La compagnie de Pierre Tabard J’ai perçu la justesse de de ces propos en assistant à quelques répétitions de Rencontre », une des rares pièces de l’écrivain hongrois Peter Nadas, pièce pour laquelle Catherine Sellers avait une passion partagée avec Pierre Tabard, le second grand amour de sa vie. C’était en 1996, dans une des petites salles du Théâtre du Rond-Point qui n’était pas la galerie marchande qu’il est devenu. Avant que le cancer ne le ronge plus avant, Pierre Tabard devait une dernière fois la diriger dans L’amante anglaise » de Marguerite Duras. Les corps disparaissent, les visages s’estompent avec le temps, restent, plus longtemps, les voix. Et, pour l’actrice vénérée, l’ombre d’une vie devenue légende. Catherine Sellers me fait penser à ces mots de Dante que met Fosse en exergue à l’une de ses pièces et que Régy cite volontiers Je ne mourus pas, et ne restais pas vivant juge par toi-même, si tu as fleur d’intelligence, ce que je devins, sans mort et sans vie ». Que vont devenir tous les trésors qui peuplaient son appartement ? Tout un pan du théâtre français git là derrière des volets clos. Publiéle 25/07/2022 à 17:00. La passation entre Olivier Py et Tiago Rodrigues a eu lieu le 24 juillet à Avignon. Christophe Raynaud de Lage / Pourquoi avoir choisi de reprendre des pièces de Beckett ? Et pourquoi tout spécialement ce triptyque Catastrophe / Fragment de théâtre / Acte sans paroles ? En fait, je sortais d'un seul en scène que j'avais écrit, qui m'avait pris pas mal de temps et qui avait bien tourné. Je me demandais comment repartir sur un projet différent et je me suis dit que j'allais prendre un texte d'auteur, ce que je n'avais pas beaucoup fait. Je cherchais un truc assez radical et précis, quelque chose qui me donne vite des directions. J'ai repensé à Samuel Beckett il faisait partie de mes premières amours au théâtre. Ça avait été un choc quand j'avais découvert son travail au conservatoire. Je l'ai relu et je me suis rendu compte de la force de l'écriture et de la richesse de son œuvre, parce qu'il a fait tellement de choses... Il était traducteur, romancier, il a écrit pour la télé et la radio, il a fait des performances pour la danse, il a vraiment été quelqu'un d'assez touche-à-tout. Et tout ce que je relisais, je trouvais ça très solide, très beau. Mais je ne voulais pas partir sur ses grandes pièces qui ont déjà été souvent portées au plateau, comme En attendant Godot ou Fin de partie. Avec ses petites pièces courtes, j'ai eu un premier choc. Je tombe d'abord sur Acte sans paroles qui est une pièce... sans paroles [rires] et que je trouvais super. Ça répondait exactement à ce que je voulais il y avait quelque chose de très explicite pour le metteur en scène et pour l'interprète puisque cette pièce n'est faite que d'indications scéniques. C'est une partition précise, rigoureuse, un bel hommage à la pantomime. Il l'a écrite dans les années 50 pour un danseur. Et ça fait appel à beaucoup de machinerie de théâtre aussi. Il y avait un petit défi technique qui était lancé à celui qui avait envie de s'en emparer. Puis j'en ai discuté, notamment avec Le Grand T, qui a trouvé le projet intéressant. Les pièces courtes de Beckett font à peu près une demi-heure donc il fallait étoffer, en lire d'autres. J'ai appelé Yvon Lapous, qui est un comédien nantais que j'aime beaucoup. Ensemble, on a relu ces pièces courtes et on en a choisi deux autres qui sont venues compléter intelligemment la première. On a trouvé Fragment de théâtre et Catastrophe qui sont deux pièces un peu différentes. Je trouve que la pensée de Beckett résonne très fort en ce moment. Tout son travail autour de l'inutilité de la réussite par exemple est très intéressant. Il nous dit que réussir, ça ne veut pas dire grand-chose. Si on achève quelque chose, ça veut dire qu'on arrive à un point mort, fixe, ça ne veut rien dire. Notamment au regard de notre époque qui commence à regarder du côté de la décroissance et qui commence à réfléchir sur sa consommation, sur le rapport au monde et à la place de l'homme dans tout ça... Beckett avait déjà dit ça depuis le début. C'était déjà son cheval de bataille. Dans Acte sans paroles, on voit un homme se bagarrer avec une nature qui lui est envoyée depuis les cintres, on ne sait pas trop par qui ça pourrait être Dieu, le régisseur du théâtre, un machiniste ou un metteur en scène capricieux. Il ne va jamais pouvoir s'en emparer. Les choses qu'on lui envoie sont des choses simples - un arbre, de l'eau - et il va vouloir se bagarrer par exemple pour attraper une petite carafe d'eau qui est à 3m du sol. Il y avait des images assez fortes qui résonnaient bien, presque écologiquement. Surtout, il y a un humour chez Beckett qui m'avait frappé dès les premières fois. J'avais découvert En attendant Godot au conservatoire, j'étais persuadé que c'était un auteur comique, c'était drôle de bout en bout. Après, on se rend compte que c'est un rire plus profond que ça... Beckett dit qu'il n'y a plus qu'à en rire on se rend compte qu'on ne comprendra rien, qu'on ne sera maître de rien mais qu’à la fin, il n'y a toujours plus qu'à en rire. Je trouve cette conclusion très forte. L'humour, c'est une arme que je manie depuis toujours, que j'ai toujours mise dans mon travail. Donc là il y avait tout ! Il y avait une vraie pensée puissante, forte, il y avait un petit défi technique, il y avait un truc très original avec des formats bizarres, une rigueur, un dépouillement aussi avec un plateau désertique, un éclairage éblouissant, et en plus de l' ce triptyque, y avait-il l'idée de manier des formes artistiques différentes ? Comment ce choix s’est-il fait ? La première pièce est un solo et les deux autres sont des duos. L'idée était de montrer un panel, de faire redécouvrir Beckett et de montrer la richesse de l'écriture de cet homme-là qui a écrit du milieu des années 40 jusque dans les années 80. Un parcours d'écrivain du 20e siècle très intéressant. Les deux premières pièces se situent dans les années 50-60, la dernière a été écrite dans les années 80. Dans Acte sans paroles, il y a l'intérêt que porte Beckett au corps c'est un hommage au burlesque. On voit aussi tout l'amour qu'il porte à Charlie Chaplin, à Buster Keaton, aux Marx Brothers. On pose un objet, on se retourne, et puis il n'est plus là. Le pur gag ! Les deux autres pièces sont plus dialoguées, plus écrites. On se rend alors compte de la force de l'écriture de Beckett chaque mot est pesé, choisi, tout a été pensé au plus juste, au plus la dernière pièce, est plus récente. C'est sans doute une des pièces les plus directement politiques de Beckett. Il l'a dédié à Václav Havel qui, à l'époque, était emprisonné. Beckett s'est toujours défendu du côté politique mais cette pièce parle quand même de dictature et d'un fonctionnement autoritaire dans le travail. Elle se passe dans le milieu du théâtre. On y voit un metteur en scène et son assistante travailler sur une image. Et cette répétition rapide - puisque le metteur en scène a peu de temps à accorder et qu'il va faire courir son assistante - va virer à la séance de torture. Le comédien n'a pas son mot à dire on ne lui parle jamais ou on parle de lui comme un objet. Je trouvais que ces trois pièces ensemble donnaient une belle vision de Beckett et de son travail en général. Pour quelqu'un qui connaît bien Beckett, c'est une façon de venir voir des pièces plutôt inédites. Pour quelqu'un qui ne connaîtrait pas Beckett, ou qui pourrait avoir une appréhension, c'est une bonne façon de rentrer dans son univers, comme une petite soirée court-métrages.
Cétait quand la dernière fois ? (Comédie) - du samedi 20 janvier 2018 au samedi 31 mars 2018 - Théâtre Tristan Bernard , Paris , 75008 - Toute l'info sur l'evenement
Projet théâtre 2014/2015 L’année dernière avec mes CE1/CE2 j’ai adapté des albums de jeunesse Je suis le plus beau », Je suis le plus fort » et Le loup sentimental » pour en faire des pièces de théâtre et ce fût une réussite ! Notre spectacle de fin d’année fût sympathique ! —————————————- Cette année j’ai des CE2 et j’ai décidé de faire une vraie pièce de théâtre ! Je suis tombée par hasard sur un texte qui m’a littéralement emballée ! Plein d’humour comme j’aime ! et en plus je vais jouer mon propre rôle dans cette pièce ! YES ! Cette année nous ferons le spectacle de fin d’année en juin mais nous devrions participer à la soirée théâtre de nos collégiens dans la salle des fêtes de notre village ! ——————————————– –>Pour commander clic ici ! La manifestation Un texte de théâtre savoureux, idéal pour les spectacles de fin d’année ! Auteurs Grégoire Kocjan Illustrateurs de couv. Karine Bernadou Date de parution 26/08/2010 Dès 8 ans Résumé L’école est fermée. Les instituteurs ? Pouf ! disparus, volatilisés. Devant l’établissement, les élèves mécontents manifestent. On veut des devoirs ! » Vive les dictées ! » La maîtresse leur manque… Ah, la maîtresse ! Sa voix quand elle faisait l’appel, son parfum, et même les punitions qu’elle donnait, c’était bien ! Et puis peu à peu, les élèves commencent à perdre leurs mots et à tout mélanger… 3 euros le livre ——————————————– Ce que j’aime dans cette pièce ? Le texte est truculent ! C’est un univers bien connu des enfants, c’est un contrepied fort sympathique à jouer les enfants qui veulent retrouver leur maîtresse pour travailler, pour être moins bête, pour ne pas se bagarrer … » C’est un texte sympathique à jouer pour les élèves … en quelques séances je suis épatée par le talent de mes élèves !!! Des émotions diverses à jouer, des personnalités différentes, une maîtresse qui joue son rôle et qui participe au spectacle de plein pied ! Bref j’ai adoré ! ——————————————- Structure de la pièce *Scène 1 Groupe A = un meneur et 3 enfants + 2 passants adultes + groupe B + C 1 enfant en arrière plan *Scène 2 Groupe B = un meneur et 4 enfants + Groupe A + C 1 enfant en arrière plan *Scène 3 Groupe A + B + C 1 enfant + la maîtresse L’enfant du groupe C est un enfant dissipé qui ne pense qu’à faire des blagues pas très sérieux … il ne parle qu’à la fin il clôt le spectacle ! C’est le contrepied de ses camarades … lui est ravi de ne pas aller à l’école ! Ce qui fait une pièce à 12 élèves + 1 maîtresse J’ai donc divisé mon groupe de 24 élèves en 2 et nous ferons deux représentations. —————————- Nous avons donc fait deux représentations public en salle des fêtes devant des spectateurs admiratifs du travail effectué par leurs enfants. Si j’obtiens la permission de tous les parents d’élèves, je diffuserai très bientôt la vidéo du spectacle si cela vous intéresse ?
SachaGuitry, 1923, La dernière représentation d'une pièce « À minuit le rideau s’est fermé pour la dernière fois » « La Dernière représentation d'une pièce. J'ai assisté ce soir à la mort d'une chose que j'avais conçue, créée, que j'ai fait vivre pendant six mois et qui me l'a rendu largement. C'est fini. À minuit le rideau
Genres littéraires ► Le théâtre ► vous êtes iciGenres littéraires » Le théâtreHistoire et règles de la tragédieSommaire La tragédie antique Aristote et la tragédie Qu’est-ce qu’une tragédie ? La fable Les personnages Les règles de la tragédie classique en France Les trois unités Les unités cadre artificiel ou idéal ? Les bienséances La vraisemblance La tragédie peut-elle avoir une fin heureuse ? La tragédie après le XVIIe siècle La tragédie antiqueLe philosophe allemand Nietzsche, dans son livre La Naissance de la tragédie, a tenté d’expliquer historiquement l’apparition de ce genre majeur du théâtre dans la république athénienne du Ve siècle av. En fait, les modalités de cette apparition ne sont pas encore connues avec certitude aujourd’hui. Nous avons parlé des origines sacrées et rituelles du théâtre. À cela il faut ajouter deux éléments clés pour comprendre la naissance de la tragédie dans la Grèce antique le théâtre est un art communautaire. Il s’est développé à partir des rites et des célébrations officielles de la cité. En outre, ses sujets étaient tirés des mythes et des légendes communs aux principales cités noms prestigieux résument l’épanouissement de la tragédie Eschyle, Sophocle et Euripide. On considère Eschyle 525-456 av. comme le fondateur du genre. Ses tragédies s’inspirent de sujets mythologiques, comme son Prométhée enchaîné, ou bien de l’histoire récente, comme dans Les Perses, qui fait référence aux guerres qui opposèrent les cités grecques au puissant empire perse. Avec Sophocle 495-406 av. la tragédie atteint sa maturité littéraire. De son œuvre considérable, on a conservé sept tragédies, dont Antigone, Électre et Œdipe roi. Toutes ces œuvres s’inspirent de sujets mythologiques, qui seront repris par des auteurs français du XXe siècle Jean Anouilh a réécrit » Antigone et Jean Giraudoux Électre. Enfin, Euripide 480-406 av. est peut-être le premier auteur tragique moderne » de la Grèce antique. Si ses sujets sont toujours tirés de la mythologie, il met en doute la véracité de ces récits. Dans ses pièces, il analyse avec finesse la psychologie très humaine qu’il attribue aux personnages divins et Euripide, le déclin des cités grecques entraîne le déclin de la tragédie elle-même, trop liée à la vie collective de la cité-État. Lorsque le philosophe Aristote, au IVe siècle av. compose son traité sur la tragédie intitulée Poétique, la grande période du genre était déjà passée, un peu comme ce fut le cas en France après Racine.→ À lire Sophocle Œdipe roi. → À lire aussi La tragédie et la tragédieL’ouvrage d’Aristote exerce toujours une influence immense plus de dix-huit siècles après la mort de son auteur. Sans la Poétique , la tragédie n’aurait sans doute pas existé en tant que telle en Europe. À partir de la Renaissance, ce texte a été maintes fois traduit parfois très librement, interprété, et commenté. Résumons la théorie qu’il qu’une tragédie ?Pour Aristote, c’est l’imitation mimesis, en grec d’une action sérieuse et complète en elle-même, dans une forme dramatique, et non pas narrative comme dans la poésie épique ; cette action dramatique » c’est-à-dire jouée sur scène par des acteurs comporte des péripéties qui se terminent par une situation très malheureuse, laquelle suscite chez le public les deux sentiments de pitié et de peur. Une tragédie se compose de six éléments, qui sont respectivement la fable ou intrigue de la pièce, les personnages , la diction, la pensée, le spectacle, et enfin la mélodie car le spectacle tragique était accompagné de musique.La fableLa fable, ou intrigue, est la combinaison logique des péripéties de l’histoire représentée dans la pièce. Si l’intrigue est bien construite, on ne doit pas pouvoir en retrancher une seule péripétie sans détruire la cohérence de l’ensemble. Il n’y entre donc aucun incident inutile à l’action. La fable est la partie la plus importante, car selon Aristote, une tragédie représente des actions, non des personnages les personnages sont là pour servir l’action, et non l’inverse. Trois éléments distincts composent la fable la péripétie au sens strict, lorsque l’on passe d’une situation à son opposé par exemple, quand un personnage socialement puissant déchoit et devient misérable ; la reconnaissance, ou passage de l’ignorance à la connaissance par exemple, Œdipe apprenant que la reine Jocaste, qu’il a épousée, est en fait sa mère ; la catastrophe, qui est une action destructive et douloureuse Œdipe se crevant les yeux et s’en allant comme un mendiant, après avoir appris l’horreur de son destin.Enfin, selon le philosophe, la fable doit être assez élaborée. En France, au XVIIe siècle, Corneille suivra ce précepte, alors que Racine, au contraire, cherchera à simplifier ses personnagesLe protagoniste, ou personnage principal, doit être plutôt du côté du bien, ou du moins occuper une position intermédiaire entre le bien et le mal; son malheur doit être provoqué par une erreur de jugement plutôt que par un vice foncier. Ce point particulier était très important pour Racine, qui précise dans la préface de Phèdre qu’il a pris soin de ne pas donner à son héroïne les traits monstrueux que les versions précédentes lui avaient conférés, de manière à rendre son malheur plus l’ensemble, les personnages d’une tragédie doivent être représentés d’une manière appropriée et réaliste. Ils doivent enfin conserver une unité psychologique d’un bout à l’autre de la pièce. Il importe que leurs actions apparaissent comme les conséquences logiques de leur règles de la tragédie classique en FrancePoétique fut, comme nous l’avons dit, maintes fois traduite et commentée pendant la Renaissance. Un commentateur du XVIe siècle, Scaliger, en déduisit certaines règles qui allaient être appliquées au siècle suivant Scaliger est à l’origine, notamment, des fameuses unités » de temps, de lieu et d’action. Aristote ne mentionne que les unités de temps et d’action; l’unité de lieu fut proposée et développée au XVIe trois unitésVers 1630, un débat fait rage dans les milieux du théâtre en France les partisans de l’application rigoureuse des unités s’opposent aux auteurs qui défendent au contraire une application plus souple, voire une complète liberté décomposition. Vers 1640, les trois unités finissent par s’imposer elles correspondent, pense-t-on, aux préceptes du goût, de la maîtrise artistique et de la raison. Contemporaine du Discours de la méthode, de Descartes, cette victoire des unités marque le commencement du classicisme, vision d’un art dominé par la raison, et qui culminera sous le règne de Louis brièvement en quoi ces trois unités consistent l’unité d’action implique qu’il n’y ait qu’une seule intrigue principale dans la pièce ; l’unité de temps implique que l’action de la pièce se déroule dans la limite de vingt-quatre heures ; enfin, l’unité de lieu, la plus controversée, ne se trouvait pas chez Aristote, et n’a jamais été très clairement définie. Pour certains, le lieu unique » où doit se dérouler l’action de la pièce est tout l’espace que peut embrasser le regard ; chez Racine, ce lieu unique est plus circonscrit c’est l’intérieur d’un appartement, dans un palais, ou bien une unités cadre artificiel ou idéal ?De nombreux auteurs et théoriciens se sont posé cette question, dès le XVIIe siècle. Dans ses Trois Discours, où il réfléchit sur l’art dramatique, Corneille avoue qu’il n’a jamais été très à l’aise avec les règles des unités. L’unité d’action aide sans doute l’intrigue de la pièce à demeurer claire et cohérente, mais elle limite l’audace et l’imagination. Corneille lui-même aimait les pièces qu’il appelait implexes », c’est-à-dire chargées d’événements, et dotées d’une intrigue compliquée, pleine de rebondissements ; à l’unité d’action, il préférait l’unité de péril, c’est-à-dire l’existence d’un danger unique qui relie les composantes de l’action. L’unité de temps contraint parfois les auteurs à l’invraisemblance on cite toujours l’exemple du Cid. Pour respecter l’unité de temps, Corneille impose à son héros une journée d’enfer, comme on dirait aujourd’hui! Rodrigue doit se battre deux fois en duel, mener une armée à l’assaut contre les Maures, avoir des entrevues tendues et pathétiques à l’extrême avec son père, son roi et la femme qu’il aime, et tout cela en moins de vingt-quatre heures ! Quant à l’unité de lieu, c’est celle que les romantiques, comme Victor Hugo, ont dénoncée avec le plus de véhémence, car elle contraint les auteurs à des arrangements absurdes comment admettre que les conspirateurs, par exemple, viennent comploter dans la salle même où se trouve le trône du tyran à abattre ?De nos jours, nous aurions donc tendance à donner raison à Molière, qui ne voyait dans ces règles que pédanterie et snobisme de la part des intellectuels de l’époque. La seule règle, déclare-t-il dans sa Critique de l’Ecole des femmes, c’est de l’objectivité oblige à reconnaître que, chez certains auteurs, Racine le premier, l’application intelligente des trois unités a magnifiquement servi l’art de la tragédie, et du théâtre en général. Comment ? Prenons l’unité d’action. Contrairement à Corneille, Racine écrit une pièce à partir de presque rien », il aime réduire l’intrigue au minimum. La tragédie racinienne, en effet, est économe et concentrée elle est tout entière focalisée sur une crise », qui peut logiquement éclater et se résoudre en quelques heures ; mais ces quelques heures suffisent à décider de toute une vie, de toute une de cette intrigue réduite à un paroxysme critique, l’unité de temps apparaît tout à fait naturelle, de même que l’unité de lieu, car cette crise n’a pas besoin de beaucoup de temps ni d’espace pour se dérouler. C’est donc une esthétique de la concentration extrême le temps de la crise est bref mais riche en tension émotionnelle ; le lieu tragique, par son exiguïté même, devient un lieu théâtral parfait car c’est un carrefour de forces qui s’affrontent, en une lutte puissante et fatale. Cette unité de lieu peut également mettre en valeur l’importance symbolique d’un endroit particulier, comme le Temple de Jérusalem dans Athalie. Dans cette tragédie biblique, ce temple, demeure du Dieu d’Israël, fonctionne comme le cœur à la fois historique et religieux de tout le royaume. II est donc habile de la part de Racine d’en faire le centre nerveux de la pièce Oui, je viens dans son temple adorer l’Éternel », déclare Abner, dès le premier vers de la règle des trois unités a donc fourni à Racine un cadre idéal pour sa vision personnelle de la tragédie pour lui, en effet, c’est dans le cœur des personnages, et non dans les péripéties extérieures, que réside l’essence du tragique. Racine nous montre la fatalité destructrice des passions, telle que la volonté de puissance dans Athalie, ou la jalousie dans Phèdre, qui amène les héros tragiques à leur ruine. C’est sans doute grâce aux règles, et non pas malgré elles, que Racine atteint à la perfection de la tragédie. Mais les trois unités ne sont pas les seules règles il s’y ajoute les bienséances et le bienséancesLe mot bienséances » désignait, au XVIIe siècle, un ensemble de règles tacites qui avaient pour objectif de ne choquer le public ni sur le plan moral ni sur le plan esthétique. La première de toutes les bienséances pourrait constituer une quatrième unité il s’agirait de l’unité de ton, qui veut que l’on ne mélange pas les genres. L’univers de la tragédie doit toujours s’exprimer d’une manière noble et conforme à son rang, même si c’est pour dévoiler un caractère odieux. Chez Racine, Néron lui-même n’oublie pas les bonnes manières. C’est ainsi que l’on évite toute référence trop claire aux fonctions biologiques et à la classiques pratiquent également l’art de la litote, qui consiste à dire moins que l’on ne pense. Lorsque Chimène dit à Rodrigue Va, je ne te hais point » acte III, scène 4, elle veut dire qu’elle l’aime passionnément. Mais il eut été malséant de lui faire faire une déclaration enflammée. En général, les bienséances consistent à ne pas choquer le goût ni les préjugés du public. Les personnages doivent être présentés tels que le public les imagine, même si cela revient à flatter les idées toutes faites que les Français de l’époque pouvaient avoir sur d’autres peuples. Un théoricien dramatique, La Mesnardière, écrivait, dans les années 1630, qu’un auteur ne devait jamais faire un subtil d’un Allemand ou un modeste d’un Espagnol ! »La vraisemblance Le vrai peut quelquefois n’être pas vraisemblable », dit très justement Boileau. La tragédie, pour avoir sur le public l’effet recherché qui est de lui inspirer pitié et peur, doit offrir aux spectateurs une histoire crédible, qui pourrait avoir lieu en réalité. Mais cela ne suffit pas non seulement on doit bannir de l’intrigue des éléments fantastiques ou impossibles, mais l’on doit même éviter de présenter des situations qui, bien que théoriquement possibles dans la vie réelle, sont trop rares et extraordinaires. Il faut, en d’autres termes, que le public puisse s’identifier aux personnages et se reconnaître dans les situations qu’ils vivent. Il faut donc que ces événements apparaissent non seulement possibles, mais probables, courants. La vraisemblance, comme les unités, n’est donc pas une règle totalement artificielle elle sert esthétiquement le but même de la tragédie, qui est, selon Aristote, de provoquer compassion et terreur chez les spectateurs. Une histoire invraisemblable, précisément, ne saurait provoquer de tels tragédie peut-elle avoir une fin heureuse ?Aristote insistait sur l’importance de la catastrophe » finale. A l’époque de Shakespeare, en Angleterre, on définissait la tragédie comme l’histoire de la chute d’un personnage illustre, qui passe de la prospérité au malheur, et finit misérablement. Enfin, dans le langage courant, le mot tragédie est teinté de pessimisme on qualifie de tragiques des événements terribles, tels que des guerres, des massacres, des désastres naturels…L’idée d’une tragédie qui se terminerait bien semble donc, à première vue, contradictoire. On se souvient qu’au début du XVIIe siècle existait un genre théâtral appelé tragi-comédie ce genre de pièces n’était pas un mélange de tragique et de comique, mais une tragédie à fin heureuse. Il avait donc paru nécessaire de créer un mot différent pour désigner ce genre pourtant, Corneille et Racine oseront, sur ce point, contredire Aristote et l’opinion traditionnelle. En effet, si la fin catastrophique était une condition absolue, une pièce telle que Cinna ne pourrait être classée comme tragédie. Dans cette pièce, Corneille s’inspire d’un épisode de l’histoire romaine l’empereur Auguste découvre que Cinna, qu’il aimait et protégeait comme un fils, a dirigé un complot visant à l’assassiner. Cinna, un peu comme Rodrigue dans Le Cid, agissait surtout par amour la femme qu’il aimait, Emilie, dont le père avait été exécuté sur l’ordre d’Auguste pour des raisons politiques, avait chargé Cinna de sa vengeance. On attendrait donc, après que la conspiration est dévoilée, un châtiment exemplaire tombant sur les amants. Mais c’est la clémence d’Auguste, et non son courroux, qui se manifeste à la fin de la pièce. Dans un noble monologue, l’empereur annonce son intention de pardonner Je suis maître de moi comme de l’univers. Je le suis, je veux l’être. Ô siècles, ô mémoire, Conservez à jamais ma dernière victoire ! Je triomphe aujourd’hui du plus juste courroux De qui le souvenir peut aller jusqu’à vous. Soyons amis, Cinna, c’est moi qui t’en convie…Cela nous rappelle que la morale de Corneille est profondément optimiste. Pour lui, qui insiste tant, dans ses pièces, sur le contraste entre les héros et les médiocres, l’individu supérieur peut dominer ses passions, et par là son destin, échappant ainsi à l’engrenage catastrophique de la si la fin malheureuse n’est pas indispensable, qu’est-ce qui différencie la tragédie cornélienne d’autres genres dramatiques ? Peut-on encore l’appeler tragédie ? C’est la grandeur héroïque, pour Corneille, qui est la base du tragique. L’essentiel est de voir le héros aux prises avec les forces de l’adversité ; c’est ce combat, et non pas l’issue heureuse ou malheureuse, qui constitue l’essence du tragique. Corneille remplace volontiers le malheur par le sublime. Ainsi de la réplique du vieil Horace à qui l’on demande Que vouliez-vous qu’il fît contre trois ? Qu’il mourût.Horace, III, 6.Le sublime, plus que le malheur, est chez Corneille l’essence du est en accord avec Corneille, même si sa vision de l’humanité est très différente. Contrairement à Corneille, il montre les humains impuissants contre leurs passions et contre le destin, mais insiste sur la noblesse et la grandeur des héros tragiques. Nul besoin de sang ni de mort violente, explique-t-il dans la préface de Bérénice. Il suffit que l’action en soit grande, que les acteurs soient héroïques, que les passions y soient excitées, pour provoquer cette tristesse majestueuse qui fait tout le plaisir de la tragédie. »La tragédie après le XVIIe siècleSi l’on se limite à la France , il est certain que la mort de Louis XIV, en 1715, sonne le glas de la tragédie classique. Même si l’on continue d’écrire des tragédies, le genre ne retrouvera jamais l’éclat que lui ont donné Corneille et Racine. Qui lit encore les nombreuses tragédies en vers composées par Voltaire ? Et pourtant, l’auteur de Candide et de Zadig rêvait de passer à la postérité comme digne successeur de Racine, et non comme auteur de contes philosophiques. C’est que le climat social, depuis la Régence, n’était plus propice à la tragédie cette dernière, en effet, ne peut s’épanouir qu’au sein d’une culture qui croit au destin, et voue un culte à la grandeur héroïque. Un climat comme celui du XVIIIe siècle, qui voit la décadence irrémédiable de l’aristocratie, et le développement d’une littérature satirique, ironique, contestant les valeurs établies, allait à l’encontre de la la tragédie, dans sa forme classique, ne pouvait-elle exister que dans une société dominée par les valeurs aristocratiques honneur, gloire, absolutisme moral. Or, au XVIIe siècle, ces valeurs périclitent avec la montée en puissance de la bourgeoisie. Cette nouvelle classe dominante aspire à un théâtre plus proche de son univers social et moral. Aussi voit-on apparaître, au milieu du XVIIe siècle, un genre nouveau, le drame bourgeois. Enfin, si la tragédie est de plus en plus absente de la scène, c’est aussi parce que, après 1789 il n’est plus besoin d’aller au théâtre la tragédie, avec ses ingrédients de catastrophes, de crises, de passions héroïques se trouve dans l’Histoire elle-même. Quelle plus belle tragédie que le destin de Robespierre ? Quant à Napoléon, qui s’étonnera qu’il ait eu de l’admiration pour Corneille ?Les romantiques, auront de nouvelles raisons surtout esthétiques, de vouloir en finir avec la tragédie classique et ses règles. Au XXe siècle, un nombre important de pièces, si elles ne suivent plus les règles de la tragédie classique, comportent néanmoins des éléments tragiques. Certaines reprennent des sujets de la tragédie grecque antique Antigone, de Jean Anouilh, et La Machine infernale, de Jean Cocteau. On trouve aussi du tragique dans les pièces de Henry de Montherlant notamment dans ses pièces espagnoles », telles que Le Maître de Santiago ou Le Cardinal d’Espagne, ou se manifestent ces attitudes nobles et altières dans le malheur, qui sont communément attribuées au caractère le théâtre de l’absurde » des années cinquante pourrait lui aussi être considéré comme une forme particulière de la tragédie, mais il s’agirait alors d’un tragique différent, autant par la philosophie que par le style, qui pour dire le moins, n’est pas toujours empreint de noblesse ni de bienséance » ! Le tragique, de nos jours, est tout aussi présent qu’au XVIIe siècle, mais il sort de plus en plus des cadres du théâtre.→ À lire Le théâtre de l’ littéraires Le roman La poésie 🔴 Le théâtre La fable Autres genres littérairesArticles connexes Le genre dramatique. La tragédie lyrique. Le drame bourgeois. La comédie. – La comédie classique en France. Le théâtre de l’absurde. Les figures de style. La littérature. Analyser un mot. Analyser une phrase. Analyser un texte. Autres pages à consulter Leçons de grammaire. – Leçons d’expression. – Leçons de conjugaison. – Leçons de vocabulaire. – Leçons d’orthographe. – Leçons d’expression de livresRecherche sur le site
Piècede théâtre (1h40) - France. France Télévisions a choisi Iphigénie parmi tous les spectacles du 76ᵉ Festival d’Avignon. Enregistré à l’Opéra (refait) du Grand Avignon, il s’appuie sur une pièce écrite en 2015 par le futur directeur du festival, l’auteur-metteur en scène portugais Tiago Rodrigues. Celui-ci s’étant
NOTE D’INTENTION C’est étrange de se sentir à la fois fort et au bord du gouffre. C’est ce que j’éprouve, et j’ignore laquelle de ces deux impressions est fausse ni l’une ni l’autre probablement. » Samuel Beckett, lettre à Pamela Mitchell Encore Beckett. Tant qu’il reste en lui des choses que je ne comprends pas, qui me sont obscures, étrangères, je crois que je peux le mettre en scène. Après Cap au pire. Après la dernière bande. Après L’image et Words and Music, Fin de partie donc la grande pièce de Beckett, sa préférée, celle qu’on n’ose pas aborder sans un certain bagage. Plus aboutie que Godot, moins rabâchée aussi peut- être. Se dire je vais monter Fin de partie, c’est un peu comme se dire je vais monter Hamlet Excitant et effrayant. Les métaphores maritimes abondent chez Beckett, l’Irlandais. Et j’ai en abordant Fin de partie, le sentiment d’accoster sur une île après avoir longtemps voyagé, avec mes précédentes mises en scène, sur une mer déconcertante, tantôt calme tantôt en furie. J’ai fait le voyage à l’envers commençant par l’un des derniers textes Cap au pire pour arriver à Fin de partie, que Beckett écrivit juste avant la Dernière bande. Après des années d’errance, Beckett est devenu un écrivain reconnu. Molloy a été publié. En attendant Godot a connu un succès international. Aborder Fin de partie, c’est me poser la question du théâtre, retrouver le théâtre, après m’être centré sur les mots et la musicalité Tout à coup, il faut voir les choses en grand. Quatre comédiens sur scène et un décor. Je retrouve l’excitation d’une première fois, la magie enfantine des trois coups et du théâtre de Guignol. Il y a de cela dans le début de Fin de partie Clov tirant les rideaux et soulevant les draps qui recouvrent Hamm et les poubelles de Nell et Nagg. C’est comme un petit théâtre, une scène qui tous les soirs commence et tous les soirs se termine, indéfiniment. Je n’ai pas envie d’exégèse et d’interprétations. Juste le plaisir des gestes et des mots. Regarder Denis Lavant et Frédéric Leidgens il faut de grands acteurs pour jouer Beckett, Clov et Hamm, le fils adoptif et le père ou le maître et le domestique On a pu dire que l’un incarnait le corps quand l’autre était l’âme, que l’un était James Joyce quand l’autre était Beckett, mais cela importe-t- il ?. Clov, bouge tout le temps et parle peu. Hamm est immobile et volubile. L’un est aveugle et paralytique, l’autre boiteux. Clov prend soin de Hamm. Hamm a autrefois pris soin de Clov. À moins que ce ne soit l’inverse. Ils passent leur temps à se chercher sans se trouver. Ils ne peuvent se détacher l’un de l’autre. La plus grande peur du tyrannique Hamm est que Clov le quitte. Clov exécute les ordres, parle de partir sans qu’on sache s’il passera à l’acte. On ne sait pas ce que pense Clov. Clov est une tombe. Avec eux, vivent, chacun dans une poubelle, Nagg et Nell, les parents de Hamm. Ils sont à la fin de leur vie mais pas encore morts. Parfois ils parlent et ce qu’ils ont à dire est beau et d’une tristesse infinie Qui appelais-tu, quand tu étais tout petit et avais peur, dans la nuit ? Ta mère? Non. Moi. On te laissait crier. Puis on t’éloigna, pour pouvoir dormir. Un temps. Je dormais, j’étais comme un roi, et tu m’as fait réveiller pour que je t’écoute. Ce n’était pas indispensable, tu n’avais pas vraiment besoin que je t’écoute. D’ailleurs je ne t’ai pas écouté. Un temps. J’espère que le jour viendra où tu auras vraiment besoin que je t’écoute, et besoin d’entendre ma voix, une voix. Un temps. Oui, j’espère que je vivrai jusque-là, pour t’entendre m’appeler comme lorsque tu étais tout petit, et avais peur, dans la nuit, et que j’étais ton seul espoir. » dit Nagg, autrefois patriarche, désormais réduit à vivre dans une poubelle dont il sort la tête uniquement suivant le bon-vouloir de son fils. Rarement, je crois, une pièce de théâtre n’a aussi lucidement et sobrement exposé les liens d’amour-haine qui lient les membres d’une famille. Strindberg et Ibsen sont dépassés haut-la-main. Clov, Hamm, Nell et Nagg vivent dans un espace indéfini. Un intérieur » dit Beckett dans sa didascalie, un intérieur doté de deux fenêtres donnant sur l’extérieur. Et c’est sans doute là pour moi, la gageure de ce spectacle représenter cet espace gris et immatériel et pourtant vivant, bruissant des bruits de la mer qu’on aperçoit par l’une des fenêtres, alors que l’autre donne sur la terre. Dans cet espace, gris noir clair » dit Clov !, la grande crainte des personnages est que la lumière les quitte définitivement. Sommes-nous sur Terre? Pas si sûr. Peut-être est-ce déjà le purgatoire, peut-être la maison est-elle sur un îlot, seul endroit encore peuplé après la fin du monde Beckett est le seul écrivain de ma connaissance qui sache faire de la science-fiction au théâtre. À la lumière d’aujourd’hui, le texte prend une étrange résonance écologique. Hamm. – La nature nous a oubliés. Clov. – Il n’y a plus de – Plus de nature ! Tu vas fort. Clov. – Dans les Mais nous respirons, nousNous perdons nos cheveux, nos dents! Notre fraîcheur ! Nos idéaux !Clov. – Alors elle ne nous a pas oubliés. Peut-être aussi sommes-nous sur un bateau, Clov se sert d’une lunette » pour regarder au loin, Hamm réclame sa gaffe », accessoire indispensable à tout marin qui se respecte. Peut- être sommes-nous sur l’Arche de Noé, comme l’évoque James Knowlson, le grand biographe de Beckett Sur la terre à moitié engloutie par les eaux, la maison de Hamm est, comme l’Arche, un refuge contre la calamité du dehors ; au lieu de se découvrir bonnes dans les yeux de Dieu, les créatures de ce monde s’aperçoivent que la lumière meurt ; sur cette terre l’herbe ne pousse pas et les graines qu’a semées Clov ne germeront jamais » ». L’atmosphère fait aussi songer à celle du célèbre poème de Baudelaire Recueillement, maladroi- tement cité par Hamm à la fin de la pièce. Et, comme un long linceul traînant à l’Orient, / Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche. ». J’aimerais avec les acteurs trouver cette âpre douceur et une lucidité sans amertume. C’est étrange de se sentir à la fois fort et au bord du gouffre » dit Beckett dans une lettre à la femme qu’il aime au moment où il écrit Fin de partie. C’est cet équilibre entre le gouffre et la force, le sol qui se dérobe et ce qui fait qu’on tient debout qu’il s’agira de trouver. Rythmée par le temps de chaque chose le temps de se lever, de manger, de prendre son calmant, de raconter une histoire et le réveil auquel Clov se raccroche comme si c’était la seule chose encore tangible, Fin de partie dit la longue marche du temps. Sa fin et son éternel recommencement. Le texte dit aussi peut-être encore, ce qu’il ne dira plus dans Cap au pire le plaisir de raconter une histoire et de dire des mots dans un théâtre Le souffle qu’on retient et puis… il expire. Puis parler, vite, des mots, comme l’enfant solitaire qui se met en plusieurs, deux, trois, pour être ensemble, et parler ensemble, dans la nuit. » Jacques Osinski
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