Le 23 juin dernier, quelques éléments contenus dans le rapport du GIEC plus précisément dans le résumé pour les décideurs - SPM , encore à l'état de brouillon, fuitaient dans la presse. Propos alarmistes qui annoncent un certain nombre de conséquences à venir en raison d'un réchauffement climatique, prévu par les projections de modèles numériques dont la crédibilité est encore et toujours très douteuse. C’est une fable que tu nous as racontée, dit avec mépris le berger peul. - Oui, répliqua le chasseur de crocodiles, mais une fable que tout le monde répète ressemble fort à la vérité ! » J. et J. Tharaud, La Randonnée de Samba Diouf, Fayard, 1927 Le GIEC est un machin intergouvernemental, non scientifique, qui a été créé sous l’égide du grand machin » onusien pour diffuser l’idéologie du réchauffement climatique anthropique à cause de nos émissions de gaz carbonique CO2 et qui, pour ce faire, instrumentalise la science. Les statuts du GIEC, avant toute étude scientifique, stipulent qu’il y a réchauffement et que la seule cause en sont nos émissions de CO2, ce qui est une démarche antiscientifique. Donc, le GIEC va tout faire pour nous persuader que la science a parlé ». Toute activité humaine dégage du CO2. Si l’on veut, pour de sombres motifs idéologiques, imposer une décroissance mortifère avec de terribles conséquences sociales et économiques, alors le fait d'accuser le CO2 de tous les maux de la Terre, de le traiter de polluant ce qu’il n’est pas car il est nécessaire à la photosynthèse, permet de justifier toutes les mesures liberticides et destructrices pour sauver la planète ». Donc, nous subissons une folle hystérie climat-énergie qui ne repose que sur une hypothèse, plus idéologique que scientifique, gravée dans les statuts du GIEC, selon laquelle le CO2 aurait un effet mesurable sur la TMAG température moyenne annuelle globale. Statuts du GIEC Dans ses statuts, rédigés par l'UNEP United Nations Environment Program, il est demandé au GIEC de travailler sur le réchauffement climatique anthropique » RCA Évaluer sans parti pris et de façon méthodique, claire et objective, les informations d’ordre scientifique, technique et socio-économique qui nous sont nécessaires pour mieux comprendre les fondements scientifiques des risques liés au changement climatique d’origine humaine, cerner plus précisément les conséquences possibles de ce changement et envisager d’éventuelles stratégies d’adaptation et d’atténuation. » Donc, avant même que le GIEC n'ait commencé ses travaux, on lui impose LA SOLUTION il y a réchauffement ET il est anthropique. Donc, mécaniquement, les dirigeants du GIEC vont tout faire pour justifier cette solution, et ils n'ont pas hésité à utiliser de la pseudo-science, comme, par exemple, le modèle d'effet de serre d'Arrhénius , qui avait été réfuté par les physiciens de son époque expérience de Wood, et que le GIEC a fort opportunément sorti de son chapeau, ou encore d’inventer un nouveau processus physique, le forçage radiatif avec rétroaction, qui a la propriété étonnante de violer la seconde loi de la thermodynamique. Une fois que le rapport scientifique est rédigé compilation de nombre de publications, en excluant souvent celles qui sont indésirables, le résumé pour les décideurs SPM/Summary for Policy Makers est préparé entre les dirigeants du GIEC et les représentants des gouvernements. Il est négocié mot par mot, à la virgule près, selon les bonnes habitudes du grand machin » onusien. De ce fait, le SPM gomme toutes les nuances, toutes les interrogations, tous les aveux de méconnaissance que l’on peut trouver dans le volumineux rapport scientifique. Il n’a donc aucune valeur scientifique. Puis il est publié et présenté en grande pompe aux États, aux institutions internationales et aux médias du monde entier pour qu’ils relayent la bonne parole GIECquienne » aux peuples de toute la planète. Après ce faste clinquant et fort onéreux, les scientifiques sont priés de mettre le rapport scientifique en conformité avec le SPM, qui a force de loi divine, et leur rapport ainsi remis dans la ligne du parti est publié plusieurs mois après le SPM. Jamais la science n’avait été ainsi dévoyée sauf avec le lyssenkisme, cousin proche du dogme du RCA et jamais son éthique la plus élémentaire n’avait été ainsi foulée aux pieds.
Laculture du mensonge est aux antipodes de la mission de la justice qui est de faire respecter les lois de la République en recherchant la vérité et en s’en tenant à l’objectivité des faits. Tout le monde doit être protégé du mensonge hors des tribunaux comme dans les tribunaux. Les tribunaux ne sont pas des zones de non-droit. Les débats autour de la publicité tendent actuellement à éviter la question de la manipulation pour se concentrer sur les produits promus, les impacts écologiques des dispositifs publicitaires ou l'agressivité de certaines formes de promotion. Pourtant, à l'heure où les possibilités offertes par les Big Data » et le neuromarketing semblent de plus en plus menaçantes, la manipulation est un sujet particulièrement sensible, qu'il s'agit d'appréhender avec nuances, en évitant le complotisme ou la glorification du libre arbitre. En effet, lorsque des publicitaires se défendent de manipuler » les consommateurs, c'est au moyen d'une définition très simplificatrice de la manipulation elle est définie comme le fait de contraindre physiquement quelqu'un à faire quelque chose. Cette définition, qui revient à l'étymologie du terme manipuler signifie mouvoir avec sa main, pousser, modeler, ne permet pas de rendre compte des formes plus subtiles d'influence des comportements auxquelles recourent aujourd’hui les publicitaires. Il importe donc de préciser ce qu'on entend par ce terme de manipulation » et de chercher dans quelle mesure l'activité publicitaire en relève. Définir la manipulation nous permettra de la distinguer d'autres formes d'influence, et ainsi d'avoir une grille d'analyse précise pour déterminer les différents types de discours qu'utilise la rhétorique publicitaire. Nous analyserons ensuite les techniques publicitaires, ainsi que leurs effets, qu'ils soient directs augmentation de la consommation ou indirects normalisation de la culture de la consommation, brouillage de la frontière entre vraies et fausses informations.... Qu'est-ce que la manipulation ? Philippe Breton, chercheur en communication au CNRS, la définit dans son livre La Parole Manipulée comme privation de la liberté de l'auditoire pour l'obliger, par une contrainte spécifique, à partager une opinion ou à adopter tel comportement »1. La manipulation dont nous parlons ici se distingue de la persuasion entendue comme stratégie rhétorique entre personnes considérées comme égales. Selon Robert-Vincent Joule et Jean-Léon Beauvois, deux psychologues sociaux ayant travaillé sur les notions de manipulation et d'influence, la manipulation est caractérisée par l'utilisation de techniques qui ne reposent pas sur l'activité argumentative, mais présupposent le recours à une technologie comportementale dont le manipulé n'a pas conscience »2. La manipulation mobilise une connaissance fine des mécanismes cognitifs, aboutissant à ce que certaines chercheurses en psychologie sociale appellent une soumission librement consentie » techniques utilisées auraient pour but de contourner les résistances de l'auditoire, afin de réduire le plus possible [s]a liberté […] de discuter ou résister à ce qu'on lui propose. »4 C'est par l'utilisation de ces technologies comportementales que la manipulation se distingue de l'influence certes, la plupart des messages diffusés dans l'espace public sont des tentatives d'influencer les récepteurrices, mais ces messages ne sont pas manipulatoires s'ils respectent la liberté des récepteurrices. Mais comment savoir si la liberté de l’auditoire est respectée ou non ? C’est un problème car, comme le remarquent Robert-Vincent Joule et Jean-Léon Beauvois, un individu ne peut être efficacement manipulé que s'il éprouve un sentiment de liberté. »5 La manipulation est un processus qui doit rester caché, la première étape de toute manipulation consist[ant] justement à faire croire à son interlocuteur qu’il est libre. »6 En exploitant des biais cognitifs dont le ou la manipulée n'a pas forcément conscience, elle contourne ainsi ses résistances, supposées ou réelles. Elle implique une relation asymétrique entre la personne manipulatrice et la victime. Un exemple de technique manipulatoire classique cité par Joule et Beauvois est le pied-dans-la-porte »7. Cette technique en deux étapes consiste à obtenir un premier consentement peu coûteux, qui prédisposera la personne manipulée à donner un deuxième consentement, plus coûteux et qui est en fait celui qu'attendait lea manipulateurrice en premier lieu. Ainsi, si vous cherchez à obtenir une faible somme d'argent d'une personne dans la rue, vous aurez quatre fois plus de chances de succès en leur demandant d'abord l'heure8. Et ce n'est pas parce que leur personnalité ou leur caractère les portent naturellement à le faire, mais parce qu'ils ont été préalablement conduits à accéder à une première requête si peu coûteuse qu'il n'est venu à personne l'idée de la refuser »9 Ces techniques sont utilisées à plus grande échelle. L'application gratuite » Candy Crush utilise le pied-dans-la-porte » pour inciter » les joueurses à acheter des bonus. Candy Crush est un mini-jeu dont les premiers niveaux, d'abord faciles, puis un-peu-compliqués-mais-pas-trop », mettent au bout d'un moment les joueurses face à une difficulté devant laquelle ils et elles sont obligées, pour continuer à jouer, d'acheter des bonus qui sont payants10. Ainsi, de nombreuses personnes, attrapées » hooked » par le mécanisme de récompense du jeu, paient pour avoir ces bonus, chose qu'elles n'auraient peut-être pas faite si le jeu s'était présenté dès le début comme payant. C'est le principe du jeu Pay to win Paie pour gagner », qui mobilise l'aversion à la perte pour forcer le paiement »11. Les différentes techniques de manipulation Maintenir l'ambiguïté entre persuasion et information À propos de la publicité, Philippe Breton s'oppose à l'idée selon laquelle la publicité manipule par essence. »12 Selon lui, le discours publicitaire se positionne sur trois niveaux l'information, la persuasion, et la normalisation d'une culture de la consommation ». Sur quoi repose cette distinction ? Peut-il y avoir une information pure », sans persuasion ? Selon Anthony Galluzzo, maître de conférences à l'université de Saint-Étienne, spécialisé dans la culture de la consommation et son histoire, le principe originel » de la réclame du XIXe siècle était d'informer les potentielles clientes sur un produit qui pouvait les intéresser, et de les guider dans un processus d'achat. Ainsi, jusqu'à la fin du XIXe siècle, la publicité, telle que nous la pensons aujourd'hui, n'existe quasiment pas. On observe dans la presse des annonces, des textes décrivant physiquement un produit, et indiquant son prix et sa disponibilité. Lorsque ces annonces déploient un argumentaire, celui-ci est descriptif et technique, centré sur l'objet même. »13 Les publicitaires d'aujourd'hui répètent que leurs créations ne font rien de plus qu'informer14. Or, en analysant les contenus des publicités, on constate que la dimension informative est très faible. Des recherches ont essayé de quantifier combien d’éléments d’information économique et de signaux persuasifs sont contenus dans les publicités. Elles indiquent que presque 90% des messages publicitaires aux USA, en particulier à la télévision, ne contiennent aucune information. »15 En France, on peut noter que de plus en plus de campagnes publicitaires en extérieur ne contiennent elles non plus aucune information, voire aucun message. Pas même le nom du produit ou de l’enseigne qui le vend. publicité pour McDonald's 2018, affichée en extérieur Pour Philippe Breton, la dimension manipulatrice dans la publicité tiendrait précisément à ce défaut d'information il y a des publicités qui informent, et d'autres qui manipulent. Peu de publicités sont dans la zone grise » entre manipulation et information. L'exemple le plus évident d'une publicité manipulatrice étant l'association d'une marque ou d’un produit à un stimulus positif qui n'a finalement rien à voir avec le produit. Cela arrive très souvent avec des corps, notamment des corps de femmes. Le législateur gagnerait à se servir de ce critère et à définir précisément ce qui relève d'une information et ce qui n'en est pas16. Publicité pour le soda Orangina. Ici on associe des animaux sexualisés avec une boisson gazeuse, sans qu'il n'existe aucun rapport entre les deux. Ne pas donner d'information sur un produit permet de lier une marque ou un produit à des valeurs, des modèles, des personnalités ou des styles de vie » lifestyles », et par là de lui créer une forme d'identité. Le rôle de la publicité n'[est] plus d'annoncer l'existence du produit, mais d'élaborer une image autour de la version d'une marque particulière »17. C'est ce qu'on appelle le branding », ou storytelling », procédé permettant de donner une image particulière à la marque ou au produit vendu, et ainsi le distinguer de ses concurrents. Les consommateurrices qui se retrouveront dans ces valeurs auront ainsi plus de probabilités d'être fidélisées à la marque. Les potentielles clientes s'identifiant à cette marque ou à une autre auront ainsi tendance à acheter d'autres produits de la même marque, y projetteront des affects et s'opposeront à d’autres marques concurrentes alors même qu'elles sont parfois possédées par un seul et même groupe financier18. Les choix de consommation deviennent ainsi constitutifs de l'identité. C'est encore un exemple de technique manipulatoire, car l'association entre ces lifestyles et le produit n'existent que par l'action des communicantes. L'utilisation des biais cognitifs La manipulation dans le discours publicitaire peut prendre différentes formes mais repose toujours, comme nous l'avons vu, sur l'utilisation de techniques comportementales. Ces techniques de fabrication du consentement »19 reposent sur l'exploitation de connaissances approfondies sur la manière dont se prennent les décisions, et font donc appel à des notions de psychologie, sociologie et neurosciences. La condition sine qua non de l'efficacité des mécanismes associant un produit ou une marque à des valeurs est la répétition. Mehdi Khamassi, chercheur en sciences cognitives au CNRS, explique que celle-ci active des biais cognitifs. Les plus connus sont les réflexes pavloviens, mais ils ne représentent qu'une petite partie de tous ces biais dont on ne peut pas se défaire, comme par exemple l'effet de simple exposition »20, à la base du matraquage publicitaire. Lorsque l'on est exposée à un stimulus plus d'une quinzaine de fois, celui-ci nous semble plus familier, et nous sommes alors plus favorablement disposées à son égard. Les chercheurses en psychologie sociale insistent d'ailleurs sur l'importance de la familiarité en tant que telle. »21 Actuellement, nous sommes exposées en moyenne à plus de 15 000 stimuli commerciaux par jour incluant les logos22. Quiconque en a les moyens peut donc, en utilisant le système publicitaire, familiariser toute une population à un produit, une marque, une idée ou même une personnalité. La technique sera encore plus efficace si la personne n'a même pas conscience de recevoir un message commercial. C'est sur ce principe que reposent les images subliminales, qui n'ont d'ailleurs été que très peu utilisées par l'industrie publicitaire car rapidement interdites. Mais d'autres techniques existent et sont autorisées, tout aussi efficaces selon les chercheurses en psychologie le liminal auquel on ne porte aucune attention peut avoir les mêmes effets »23. Le placement de produit en est un exemple très connu et même socialement accepté cela consiste à placer » la marque d'un produit, ou un produit dont la marque est apparente, ou évidente, dans un contexte non publicitaire. Ce contexte peut être médiatique, culturel, ludique, etc. un film donc, mais aussi un reportage, une émission de télévision, un roman[24], un jeu vidéo, une chanson et même... un tableau. »25 Cette technique permet de toucher des audiences importantes, mais aussi et surtout de passer outre les mécanismes conscients de défense. Ainsi, même quand on ne les remarque pas, ces publicités ont une influence sur notre perception du produit ou de la marque, et ce jusqu'à plusieurs semaines après perception du message. Les psychologues décrivent cela comme un transfert de la positivité du contexte scène, situation, visages, etc. sur la marque ou sur le produit qui s'y trouve, apparemment par hasard. »26 Au niveau législatif, le placement de produit est encadré pour les émissions de télévision et les vidéoclips, mais pas pour les films de cinéma ni les autres médias. L'arrivée des Big Data » permet une connaissance encore plus fine de notre psychologie et donc une exploitation encore plus efficace de nos biais cognitifs. À partir de nos déplacements géolocalisés, de notre navigation sur Internet, de nos centres d'intérêt sur Twitter ou de nos likes » Facebook, des algorithmes en déduisent sur des bases statistiques nos opinions politiques, nos préférences d'achat... sans même que nous en soyons conscientes. L'analyse de nos comportements passés permet ainsi de prédire les comportements futurs, et surtout de les influencer. C'est ce que les chercheurses Antoinette Rouvroy et Thomas Berns ont appelé la gouvernementalité algorithmique, c'est-à-dire la récolte, l'agrégation et l'analyse automatisée de données en quantités massives, de manière à modéliser, anticiper et affecter par avance les comportements possibles »27. Les publicitaires se sont immédiatement rués sur les nouvelles possibilités offertes par ces technologies, en créant de nouvelles techniques manipulatoires, comme le smart marketing », marketing individualisé », ou encore le dynamic pricing », c'est-à-dire l'adaptation des prix en temps réel à l'offre et la demande. L'objectif n'est pas tant d'adapter l'offre aux désirs spontanés pour peu qu'une telle chose existe des individus, mais plutôt d'adapter les désirs des individus à l'offre, en adaptant les stratégies de vente la manière de présenter le produit, d'en fixer le prix... au profil de chacun. » Un exemple de dynamic pricing vous regardez un billet de train, et quand vous y retournez, quelques heures ou même quelques minutes plus tard, le prix du billet a augmenté. Le but est de créer un sentiment d'urgence, et d'ainsi susciter l'acte d'achat, sur le mode de la réponse-réflexe à un stimulus d'alerte court-circuitant la réflexivité individuelle et la formation du désir singulier. »28 La même réaction à l'urgence est exploitée lors de grandes opérations marketing comme le Black Friday » ou les soldes l'usage de prix de référence artificiellement gonflés permet de mettre en scène des "démarques" importantes, mais disponibles seulement pendant 24h, et ainsi d'accélérer la décision d'achat. Comme le rappelle Mehdi Khamassi, ces biais cognitifs29 sont dus au fonctionnement même de notre cerveau. Il est bien sûr possible, en faisant des efforts, de s'en prémunir, mais il est impossible d'avoir une vigilance de chaque instant, surtout lorsqu'on voit l'asymétrie entre les moyens déployés par l'industrie publicitaire 1500 Milliards de dollars de budget de communication mondial en 201930, 530 milliards juste pour la publicité et le manque de formation des individus à décrypter les discours manipulateurs et donc à s'en prémunir31. Les effets de la manipulation ...Mais la manipulation, ça marche ? Ces différents exemples peuvent laisser l'impression que la publicité est toute-puissante. Cependant, une telle conclusion demande à être nuancée. En effet, les résultats scientifiques présentés plus haut sont théoriques, et ne prennent pas en compte le contexte de réception32. Les techniques manipulatoires utilisées par la publicité et le marketing, bien que puissantes, s'inscrivent dans un éventail d'autres facteurs d'influence incontrôlables, notamment la socialisation des consommateurrices et les idées ou habitudes ancrées dans leur culture. Anthony Galluzzo insiste sur le fait que lorsqu'un produit se vend bien, c'est souvent grâce à d'autres variables du mix marketing, peu discutées car moins perceptibles ; le rapport de forces avec les distributeurs, qui conditionne la valorisation du produit dans les linéaires, l'importance et l'efficacité de la force de vente, les techniques de promotion, la planification des ventes, l'innovation produit, la politique de prix, le packaging...33 Les défenseurs de la publicité insistent d'ailleurs sur le taux d'échec particulièrement élevé des nouveaux produits qui sont régulièrement lancés sur le marché. »34 Galluzzo critique d'ailleurs les mythes de manipulateurs omnipotents que se sont construits des personnages comme Edward Bernays, dont l'image publique de scientifique tout-puissant résultait largement des discours que ce dernier produisait sur lui-même, dans le souci de vendre ses services aux industriels états-uniens. Cette image s'est en fait fondée sur l'accaparement de changements sociétaux déjà en cours. Lorsque les documentaires retracent ses réalisations faire fumer les femmes, inventer la tradition du breakfast états-unien... ils ont en fait pour source quasi-unique... la bibliographie de Bernays. Bernays et d'autres experts en relations publiques », étaient des consultants se mettre en scène tels des oracles surpuissants leur permettait de faire grossir leur carnet de commandes »35. Ainsi, il est nécessaire de ne pas caricaturer la manipulation, par une approche mécaniste de la production de désirs une publicité faisant naître un désir, qui engendre un acte d’achat. La réalité est plus complexe, car le consumérisme est une culture dans laquelle nous baignons en permanence, et qui nous influence bien au-delà du désir ou de l’achat. Les conséquences des techniques manipulatoires ne se limitent pas, comme nous allons le voir, à cette question binaire est-ce que la manipulation a marché ? » La manipulation a d'autres effets, indirects, qu'il est nécessaire d'analyser. La promotion omniprésente d'une culture de consommation » À ces deux premiers niveaux de discours que sont l'information et la persuasion, il faut en ajouter un troisième le rôle de banalisation et de naturalisation de la société de consommation. Chaque publicité, en plus d'informer et/ou de tenter d'influencer le processus d'achat, s'inscrit dans un ensemble d'autres publicités allant toutes dans le même sens, présentant les mêmes sujets, les mêmes thèmes, et venant finalement à former un discours cohérent de valorisation de la consommation, omniprésent dans la société. Par les sujets mis en scène les loisirs et l'extrême richesse » et par ceux qu'au contraire elle invisibilise les vieux objets, le monde de la production et du travail », la publicité sélectionne des comportements, attitudes et valeurs favorables à l'intérêt marchand », et crée un imaginaire ni réaliste ni tout à fait fictionnel, sans fractures ni aspérités, qui idéalise le consommateur et célèbre le confort matériel d'une vaste middle-class, qui s'impose à la totalité de l'espace social »36. C’est ce que Michael Schudson appelle le réalisme capitaliste »37. Ainsi, indépendamment de la réussite ou non d'une campagne publicitaire, cette dernière contribuera un peu plus à implanter et normaliser la culture de la consommation ». La publicité, en tant qu'outil employable par une entreprise pour écouler ses produits sur un marché, est potentiellement inopérante. [...] Cela n'implique pas, cependant, l'impuissance du discours marchand à l'échelle collective et idéologique. La force du discours publicitaire réside dans ses effets cumulatifs et normatifs. La publicité ou, plus largement, le discours médiatico-marchand peuvent être définis comme un corps de doctrine », l'expression d'une façon de concevoir les valeurs de l'existence et les catégories de l' Qu'elle fasse augmenter ou non les ventes d'un produit, chaque publicité participe de la normalisation du consumérisme. Ce message répété relève, comme nous l'avons vu plus haut, de techniques manipulatoires omniprésent à tous les niveaux de la société, il se diffuse sans même être identifié comme tel, passant plutôt comme une composante naturelle » de la société. Ainsi, ce discours-monopole » impose son agenda, fait et défait les modes, et naturalise la consommation comme composante innée de la société et fondement du bonheur individuel. Il crée donc à proprement parler une image du réel qui a l'air d'être le réel »39, ce qui est pour Philippe Breton l'essence même de la manipulation. En plus d’être omniprésente, cette culture de la consommation se nie comme manipulation. On le remarque à l'omniprésence d'un discours vantant la liberté dans le discours publicitaire. Ce discours a notamment été analysé par Jean-Léon Beauvois dans l'essai Les illusions libérales, individualisme et pouvoir social40 où il constate l'omniprésence des injonctions à la liberté dans la société capitaliste, et les rapproche de ce concept de soumission librement consentie » déjà développé dans d'autres ouvrages. Ainsi, cette injonction constante dans les slogans renforcerait le sentiment de liberté » chez les citoyennes/consommateurrices, les rendant plus perméables aux techniques manipulatoires des publicitaires. Cet appel constant au libre arbitre et à la liberté des consommateurrices revient aussi dans les discours officiels de l'industrie publicitaire, déclarations paradoxales venant d'une industrie qui utilise à grande échelle les savoirs et techniques qui reposent sur la négation de ce concept41. Ainsi, on lit dans une tribune rédigée par un publicitaire que Le récepteur n’est pas cet être incapable de discernement, et qui doit être protégé ». Le consommateur, ce n’est pas l’autre, ce n’est pas un imbécile manipulable à merci le consommateur, c’est soi-même. … Jamais n’est évoquée une éventuelle intelligence du récepteur. Et si par hasard ce consommateur savait ce qu’il fait ?42 L'impact des discours manipulatoires sur la société Selon Philippe Breton, même si la manipulation ne fonctionnait pas, même si les citoyennes n'acceptaient pas la culture de la consommation » véhiculée par la publicité, l'omniprésence des discours manipulés dans la sphère publique serait tout de même problématique pour la démocratie, car elle crée un climat de méfiance, un doute constant envers la parole publique. Cette méfiance pose problème car, dans un régime démocratique, l'action politique, dans la mesure où elle ne participe pas de la violence, s'exerce généralement au moyen du langage. »43 Si la parole publique perd sa légitimité, c'est donc la possibilité même du débat démocratique qui disparaît. La philosophe Hannah Arendt dans toute son œuvre, soulignait déjà l'importance que prenaient le mensonge public et la manipulation dans le glissement d'une démocratie vers des formes d'oligarchie voire de totalitarisme, analyse qu'elle résume dans une interview de 1974 Quand tout le monde vous ment en permanence, le résultat n'est pas que vous croyez ces mensonges, mais que plus personne ne croit rien. Un peuple qui ne peut plus rien croire ne peut se faire une opinion. Il est privé non seulement de sa capacité d'agir, mais aussi de sa capacité de penser et de juger44. Elle avait aussi développé cette idée dans son article Vérité et Politique »45. Partant du postulat de James Madison que tous les gouvernements du monde reposent sur l'opinion »46 et que les faits sont la matière des opinions », elle en déduisait que la liberté d'opinion est une farce si l'information sur les faits n'est pas garantie, et si ce ne sont pas les faits eux-mêmes qui font l'objet du débat. »47 Le débat permet de se mettre à la place de l'autre, d'entendre ses arguments, son vécu, et d'accéder à ce qu'Arendt appelle une mentalité élargie », c'est-à-dire une opinion prenant en compte d'autres opinions, d'autres visions du monde. En effet pour elle, la qualité même d'une opinion, aussi bien que d'un jugement, dépend de son degré d'impartialité. »48 Son analyse semble encore aujourd'hui très pertinente lorsqu'on voit que la fabrique du doute » est une des stratégies centrales de certaines grandes entreprises pour retarder ou annuler des lois contraignant la vente de leurs produits49. Certaines marques alimentent voire créent des controverses scientifiques afin de continuer à vendre des produits nocifs pour la santé ou l'environnement tabac, fast-food, alcool, désherbants...50. Ces multinationales montent des think tanks, des maisons d'éditions et des revues scientifiques51 afin de diffuser des études qui contredisent les études déjà existantes, leur permettant de prolonger le plus longtemps possible la vente de produits nocifs tout en ayant l’air d’autorités politique, c'est ce qu'on a pu voir notamment aux États-Unis avec l'utilisation par Donald Trump de faits alternatifs » alternative facts ou la généralisation des fake news sur Internet, et leur poids dans le débat public. En France, Eric Zemmour multiplie les interventions télévisées, avançant avec un air de conviction inébranlable des chiffres inventés, répétant à l’envi des thèmes qui se diffusent dans la société, par simple habitude de les entendre. De fait, le problème des techniques manipulatoires ne se limite pas à la publicité. Les techniques manipulatoires que celle-ci utilise se sont transmises peu à peu à tous les espaces du domaine public, de la politique aux médias en passant par l’Internet. En politique, les candidates ne peuvent plus se passer de leurs conseilleres en communication. Pour Agnès Chauveau, maîtresse des conférences à l'université de Paris X-Nanterre, le marketing politique et l'influence des conseilleres en communication commencent en France en 1965, quand Jean Lecanuet, auparavant presque inconnu du grand public, reçoit 16% des suffrages exprimés à l'élection présidentielle. Il avait mené sa campagne en utilisant les techniques publicitaires de l'affichage et les spots télévisuels, suivant les conseils de l'agence Services et Méthodes, dirigée par Michel Bongrand52. À partir de là, les conseilleres en communication sont omniprésentes dans les campagnes, en France comme aux États-Unis. Les techniques de storytelling, de manipulation par le langage, ou de nudge »53, directement importées du monde de l'industrie, prennent toute la place dans la communication politique, faisant primer la personnalité des candidates sur leurs programmes et leur volonté de les réaliser54. Que ces techniques fonctionnent ou non, elles ont contribué à créer de nouvelles formes de représentation de la politique » créations de plans médias », langage simplifié, phrases courtes, goût de la formule, gestuelle policée », mise en avant du corps des candidates55. Le langage politique qui reposait auparavant sur un enchaînement d'arguments devient celui de la publicité, des slogans. Comme le décrit avec cynisme Guy Durandin, enseignant-chercheur en psychologie sociale spécialisé dans les questions de propagande et de publicité, les candidats […] savent que s'ils parviennent au pouvoir, ils n'auront en réalité qu'une marge de manœuvre limitée. Dans ces conditions, les programmes politiques sont, comme les produits, relativement peu différents les uns des autres. Sur quoi va alors se porter la différenciation ? Sur la personnalité et l'image » du Les techniques manipulatoires mises au point par des publicitaires ont transformé la communication politique, remplaçant le débat public sur des choix politiques ou sociétaux par des campagnes de communication centrées sur la personnalité ou le corps des candidates. Le problème est d'autant plus grave que les médias, canaux par lesquels les citoyennes devraient pouvoir s'informer, recourent également à des techniques manipulatoires. En effet, de nombreux médias sont dépendants de la publicité pour leur équilibre financier. Or le choix pour un média d'être financé par la publicité n'est pas neutre en acceptant ce modèle économique, il passe d'un média qui cherche à vendre ses articles et informations à son public à un média qui cherche à vendre son public aux annonceurs57. Les médias permettent aux communicantes, publicitaires ou non, d'intégrer leurs messages au milieu d'articles ou de contenus d'information. De même que dans le placement de produit, il y a un transfert de positivité »58 du média vers la marque ou le produit promu dans la publicité, la publicité va bénéficier d’un environnement non marchand qui transforme son message et rend sa nature publicitaire moins sensible. La plupart des médias vont même jusqu'à intégrer des contenus sponsorisés dans leur charte graphique. Cette technique nommée publicité native » native advertising » empêche les lecteurrices de bien identifier le message comme publicitaire, et les rend donc plus facilement perméables à ce message. On reconnaît là encore la marque d'une technique manipulatoire. Une étude de l'université de Stanford de 2016 montrait que 82% des 7804 étudiantes de l'université ne faisaient pas la différence entre une information et un contenu sponsorisé sur la page d'accueil du site La collusion va parfois plus loin les articles ne sont pas toujours écrits par des journalistes, mais peuvent être des reprises directes de communiqués de l'industrie. Aux États-Unis, cela représenterait de 40 à 70% de l'ensemble de l'information diffusée »60. En France, des médias » en ligne comme MinuteBuzz ou Konbini ont pour unique but de créer des contenus dans lesquels vont s'intégrer les messages publicitaires de leurs clients Orange finance la rubrique d’actualités photographiques, la boisson gazeuse américaine subventionne la section Football Stories, d’ailleurs surtitrée Savoure le football pop avec Coca-Cola et Konbini ». La censure ne se cache pas. À propos de la Coupe du monde de football au Qatar, on voulait faire un article concernant les conditions de travail sur les chantiers, relate Basile, rédacteur pendant trois ans à Konbini. La rédactrice en chef a refusé, parce que Coca n’aurait pas accepté un tel De telles techniques permettent encore une fois de passer outre les défenses conscientes du public et de donner de la crédibilité à des informations qui n'en auraient pas si elles étaient présentées comme ce qu'elles sont des communiqués de marque. Elles posent surtout de graves problèmes de démocratie, confirmant l'analyse d'Hannah Arendt et Philippe Breton. Qui croire, lorsque même les médias – supposés être, selon l'expression de Dominique Cardon, des gatekeepers », c'est-à-dire les autorités légitimes qui trient les vraies et fausses informations afin de donner une image la plus neutre possible du monde – sont en fait structurellement dépendants d'intérêts financiers ? L'utilisation des techniques de manipulation dans la publicité est donc dangereuse en soi, c'est-à-dire indépendamment des messages promus. Ce parce qu'elle nous bombarde de messages qui ne sont ni vrais, ni faux, et font perdre toute pertinence à ces notions pourtant indispensables à la tenue d'un débat. Ces analyses nous permettent d’établir une distinction entre message informatif et message manipulatoire en publicité. Un message publicitaire dont le contenu est informatif et qui ne se dissimule pas comme message publicitaire n'est pas manipulatoire. Cependant, ces messages sont très rares actuellement. Le système publicitaire actuel repose en effet sur l'utilisation massive de techniques qui sont indéniablement manipulatoires, que ce soit dans le fond des messages aucune information, associations des produits à des valeurs ou des stimuli qui n'ont rien à voir avec le produit... ou dans la manière dont ceux-ci s'insèrent dans l'espace public répétition des messages, intégration des publicités dans des espaces non-publicitaires.... Ces techniques permettent de contourner le jugement et la perception des individus en exploitant leurs biais cognitifs. Le système publicitaire repose donc bien actuellement sur la manipulation pour exercer son influence. L'asymétrie entre les budgets publicitaires colossaux et le manque d'éducation des citoyennes sur la communication et ses techniques nous rend vulnérables à ces messages. De plus, l'imposition par la publicité de ces techniques dans toutes les sphères de l'espace public espaces physiques désignés comme publicitaires, mais aussi médias ou Internet62 a des effets sociétaux importants, les rendant directement nocives pour l'environnement et la démocratie. Au-delà de la réussite ou non de ces manipulations, la répétition de messages poussant à la consommation crée une normalisation et une survalorisation de celle-ci. Même une publicité pour un produit bio » ou éthique » fait baigner les récepteurrices du message dans une injonction perpétuelle à consommer, et participe à enrichir cette culture de consommation ». Le résultat est que celle-ci passe pour naturelle et bonne en soi, indépendamment des produits promus. Or une surconsommation, même de produits biologiques ou éthiques, reste une menace pour la planète. Enfin, en normalisant l'usage de ces techniques manipulatoires dans l'espace public, la publicité menace les conditions d'un vrai débat démocratique. Cette généralisation de la manipulation brouille la frontière entre vrai et faux dans l'esprit des citoyennes, et crée un doute permanent dans la parole publique. Ce doute empêche le débat car celui-ci ne peut plus reposer sur des faits, qui sont à chaque fois mis en doute. Tout cela pose de graves problèmes, car le débat est la condition même d'un régime démocratique. Sans débat, les décisions politiques ne sont plus prises en fonction du bien commun, mais en fonction des relations de pouvoir déjà existantes. La question de la manipulation dans la publicité touche donc à la possibilité même d'un régime démocratique, et est particulièrement brûlante dans ce moment d'urgence écologique et de fascisation de la droite française. À l'heure où le monde de la publicité, critiqué pour ses injonctions à la surconsommation, prétend être le bras armé de la transition écologique »63, il nous semble indispensable de créer un cadre légal normatif et contraignant pour limiter le plus possible l'utilisation de ces techniques manipulatoires et reconnaître la liberté de non- BRETON, La Parole Manipulée, 1997, La Découverte, p. 112Robert-Vincent JOULE et Jean-Léon BEAUVOIS, Petit traité de manipulation à l'usage des honnêtes gens, Nouvelle version, 2014, Presses Universitaires de Grenoble, JOULE et Jean-Léon BEAUVOIS, La soumission librement consentie, 1998, Presses Universitaires de France4Philippe BRETON, La Parole Manipulée, op. cit., p. 245Robert-Vincent JOULE et Jean-Léon BEAUVOIS, Petit traité, op. cit., p. 2916Philippe BRETON, La Parole Manipulée, op. JOULE et Jean-Léon BEAUVOIS, Petit traité, op. B. HARRIS, The effects of performing one altruistic act on the likelihood another », Journal of Social Psychology, 88, p. 65-739Robert-Vincent JOULE et Jean-Léon BEAUVOIS, La soumission librement consentie, op. cit., FAVIER, Dopamine, épisode 3 Candy Crush », Arte 2019 MAUCO, Le marché des identités virtuelles dans le jeu vidéo », in La Revue Lacanienne, 2020/I n°21, p. 139 à 15112Interview de Philippe BRETON par Alexandre PICART, Il faut appeler à une moralisation de la publicité », Le Monde, 9 septembre 2004 GALUZZO, La Fabrique du consommateur, 2020, éditions Zones La Découverte, p. 17014On lit par exemple dans la tribune Avant d'interdire » Les entreprises travaillent à des dispositifs d’information sur l’impact environnemental de leurs produits pour les rendre encore plus pertinents et fiables, et la publicité pourrait être un vecteur de diffusion très efficace de ces informations. » tribune publiée le 05/10/2020 par des professionnelles de la communication Mercedes ERRA, Franck GERVAIS, Laurent HABIB TURINO, chercheur à l’Université d’Alicante, Advertising and the Aggregate Economy a Critical View on the Available Evidence», conférence donnée au colloque SPIM De l’industrie publicitaire aux relations publiques, les outils d’influence des multinationales», 29-30 Mai 2018. Institut des sciences de la communication, Paris. Lien vers la vidéo de l’intervention de Philippe BRETON par Alexandre PICART, op. KLEIN, No Logo, La tyrannie des marques, édition augmentée, 2001, Actes Sud, p. 3318Ainsi, Axe et Dove, deux marques de déodorants des années 1990-2000, se sont créées deux identités opposées, Axe se vantant d'augmenter le pouvoir de séduction, la virilité, etc., pendant que Dove se construisait une image féministe, valorisant tous les types de beauté. Les deux étaient possédées par le même groupe, Unilever. cf. Naomi KLEIN, No Logo, op. CHOMSKY, Edward HERMAN, La fabrication du consentement. De la propagande médiatique en démocratie, Marseille, Agone, 200820 JOULE et Jean-Léon BEAUVOIS, Petit traité , op. cit. p. 27522Source et analyse détaillée des différentes méthodologies utilisées pour définir la pression publicitaire JOULE et Jean-Léon BEAUVOIS, Petit traité, op. cit., p. 27824Balzac a été un des premiers à faire du placement de produit, en plaçant dans ses romans ses fournisseurs tout en leur accolant des épithètes flatteurs, allant même jusqu'à donner l'adresse de certains. Source CLOUZOT et VALENSI, Le Paris de la comédie humaine. Cité par W. BENJAMIN dans Paris capitale du XIXe siècle25Robert-Vincent JOULE et Jean-Léon BEAUVOIS, Petit traité, op. cit., p. 26426ibid, p. 26927Antoinette ROUVROY et Thomas BERNS, Gouvernementalité algorithmique et perspectives d'émancipation. Le disparate comme condition d'individuation par la relation ? », Réseaux, vol. 177, no. 1, 2013, p. 163-196 ROUVROY et Thomas BERNS, op. plus d'informations sur les biais cognitifs, voir l'article Libre arbitre et publicité généalogie d’un double discours » de l'association Résistance à l'Agression Publicitaire FOSSARD, BIG CORPO Encadrer la pub et l'influence des multinationales un impératif écologique et démocratique, 202031Mehdi KHAMASSI, constat partagé par Philippe BRETON, voir La Parole Manipulée, op. BRETON, Serge PROULX, L'Explosion de la communication, Introduction aux théories et pratiques de la communication, La Découverte, 200233Anthony GALLUZZO, op. cit., p. 16734ibid, p. 17735Ibid, p. 16736Ibid, p. 17637Michael SCHUDSON, Advertising, the uneasy persuasion. Its dubious impact on American society, Basic Books, New York, 198338ibid, p. 17739Philippe BRETON, La parole manipulée, op. cit., p. 1840Jean-Léon BEAUVOIS, Les illusions libérales, individualisme et pouvoir social, 2005, Presses Universitaires de Grenoble41Sur ce sujet, voir notre article Libre arbitre et publicité généalogie d'un double discours » issue de la tribune Publicités et nouvelles censures. La publicité, nouveau bouc émissaire » publiée par le Comité d'Éthique Publicitaire, organe associé à l'Agence de Régulation Professionnelle de la Publicité ARPP ARENDT, La Condition de l'homme moderne, édition Pocket, 1958, p. 6344Hannah ARENDT, interview avec Roger ERRERA, NY Review of Books, 197445in Hannah ARENDT, La Crise de la Culture, éditions Folio, 196846James MADISON, The Federalist, cité par Hannah Arendt dans Vérité et Politique, op. ARENDT, Vérité et Politique », op. cit., p. 30348Ibid, p. 30849Franck CUVEILLIER & Pascal VASSELIN, La Fabrique de l'Ignorance, Arte, 202050Voir Erik CONWAY et Naomi ORESKES, Les Marchands de doute, éd. Le Pommier, coll. Essais et documents », Paris 2012 ; Stéphane HOREL, Lobbytomie Comment les lobbies empoisonnent nos vies et la démocratie, éd. La découverte, Paris HOREL cite souvent la revue Regulatory Toxicology and Pharmacie comme un tel CHAUVEAU, L'homme politique et la télévision. L'influence des conseillers en communication », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, vol. no 80, no. 4, 2003, pp. 89-100. terme nudge » a deux sens, celui du coup de pouce pour attirer discrètement l'attention de son voisin, ou celui du coup de pouce pour l'encourager à prendre la bonne décision », David COLON, op. cit., p. 13654David COLON, op. cit., p. 161-17155Agnès CHAUVEAU, op. DURANDIN, L'information, la désinformation et la réalité, 1993, Presses Universitaires de France57"Ce que nous vendons à Coca Cola, c'est du temps de cerveau humain disponible" disait l'ancien PDG de TF1, Patrick Le Lay JOULE, Jean-Léon BEAUVOIS, Petit Traité, op. cit., p. 26959Stanford History Education Group, Evaluating information the cornerstone of civic online reasoning », 22 novembre 201660David COLON, op. cit., EUSTACHE et Jessica TROCHET, De l'information au piège à clics », Le Monde Diplomatique, août 2017, Zuckerman, fondateur de la fenêtre pop-up et chercheur au MIT, déclare dans un article de 2015 que l'état de déchéance de notre Internet est une conséquence directe, involontaire, de choisir la publicité comme modèle par défaut pour les contenus publicitaires en ligne ». voir Ethan ZUCKERMANN, The Internet's Original Sin », 2015, ERRA, Franck GERVAIS, Laurent HABIB, Avant d'interdire », op. cit. Aunom de la vérité: Manipulations en entreprise. Gdje gledati. Emisija nije dostupna u državi. SADRŽAJ. PREPORUKE. Harakiri (1962) danas. Japan, sredina 17. stoljeća. Mirno stanje u zemlji uzrok je raspada brojnih ratničkih klanova, zbog čega tisuće samuraja ostaje bez posla i pada u siromaštvo. Karteli (2016) danas. Elitni tim DEA-inih agenata je zadužen za zaštitu opasnogDeuxièmeracine de la post-vérité, la naissance de l’industrie du mensonge. La professionnalisation des stratégies de communication et de lobbying a son revers : l’efficacité accrue des tentatives de manipulation à destination des publics, par médias in terposés.Les comptes de Rank Xerox Les comptes de Rank Xerox Une enquête de la Securities and Exchange Commission SEC, le régulateur boursier américain, dont les éléments ont, selon les usages en vigueur aux États-Unis, été rendus publics, révélait il y a un an d’importantes irrégularités comptables chez Rank Xerox. De 1997 à 2000, les comptes du fabricant de photocopieurs avaient menti pour l’ensemble des quatre exercices, le chiffre d’affaires s’était trouvé gonflé de 6,4 Md$ et le résultat avant impôt de 1,5 Md$, déclarait publiquement Xerox lui-même en juillet 2002. Au-delà du choc provoqué par cette annonce à cause des montants en jeu, la lecture du rapport1 de la SEC nous instruit sur les mécanismes qui ont conduit la société à fausser de plus en plus ses comptes. Extrait du rapport, le graphique ci-contre compare les bénéfices par action attendus par les analystes financiers avant publication des résultats, avec ceux effectivement publiés par Xerox, ainsi que ceux recalculés par la SEC qui découlaient de l’application des règles comptables américaines US Gaap2 et des principes comptables retenus par Xerox jusqu’en 1996. Ce sont ces derniers chiffres, tous en deçà des attentes des analystes, qui auraient dû être publiés. Pourtant, Xerox a réussi à gonfler la part de chiffre d’affaires et de résultat comptabilisée lors de la signature de nouveaux contrats de location de photocopieurs, en jouant sur les paramètres dans les modèles utilisés pour valoriser ces contrats. Non signalés, ces changements rendaient en fait incomparables les résultats d’une année sur l’autre. Ce qui est le plus frappant, dans les manipulations comptables de Xerox, c’est la corrélation parfaite entre les chiffres attendus par le public et ceux annoncés. La société, en clair, avait voulu à tout prix être à la hauteur des espérances que les marchés financiers avaient placées en elle. Dans le contexte de croissance économique et de forte hausse de la Bourse de la fin des années quatre-vingt-dix, les résultats ne pouvaient pas décevoir. Cette affaire, comme d’autres scandales financiers récents, illustre la rupture du consensus tacite existant entre le management de l’entreprise et les utilisateurs des comptes, consensus qui était pourtant à la base de l’utilisation de la comptabilité, comme nous l’avons compris au cours du travail que nous avons réalisé pour un mémoire de fin de scolarité du Corps des Mines. Les comptes, une affaire de convention » Il faut renoncer à croire que la comptabilité se comporte comme une science exacte, comme l’énoncé d’une vérité objective, absolue, définitive. Les comptes résultent toujours en partie d’arbitrages et de choix faits par les dirigeants, certes sous la surveillance des commissaires aux comptes et des régulateurs boursiers, mais néanmoins tributaires des individus et du contexte. Cité par la défense dans l’affaire du Crédit Lyonnais, René Ricol, ancien président de la Compagnie nationale des commissaires aux comptes et actuel président de l’IFAC3, témoignait ainsi Un bilan, c’est une affaire de convention. Il n’y a pas de vérité dans les comptes. La question est de savoir si l’on est dans un compromis acceptable ou pas. » Cette notion de compromis, d’admissibilité opposée à celle d’exactitude, évacue la croyance en une vérité comptable absolue. Les comptes doivent mettre d’accord les parties prenantes de l’entreprise, dirigeants, actionnaires, salariés et créanciers, et les rassembler autour d’une forme de consensus, mais ne sont pas la révélation de certitudes. Traditionnellement, ce consensus pouvait être atteint grâce à des comportements particuliers des différents acteurs. Les dirigeants pratiquaient assez largement le lissage des résultats, qui signalait même les bons gestionnaires. Des réserves constituées les bonnes années les Anglo-Saxons parlent de cookie jars venaient combler les déficits des mauvaises années. Les experts-comptables et les commissaires aux comptes plaçaient, eux, au cœur de leur pratique le principe de prudence, consistant à traiter avec une grande circonspection les événements ayant une influence positive sur les comptes, tant qu’ils n’étaient pas certains, alors que les informations pouvant être potentiellement négatives devaient être immédiatement prises en compte. Enfin, l’actionnariat faisait preuve de modération dans ses revendications, se contentant de données assez sommaires sur les comptes de l’entreprise dans laquelle il investissait, et surveillant surtout la régularité du dividende versé. Un consensus aujourd’hui rompu Mais nous voyons disparaître progressivement les conditions qui rendaient possible ce consensus, les multiples affaires de la fin des années quatre-vingt-dix étant symptomatiques de la fin de celui-ci. De nombreux facteurs peuvent être invoqués, à commencer par l’accélération et la mondialisation de la vie économique. Ces phénomènes ont été abondamment décrits un rythme accéléré de fusions et d’acquisitions chez les grands groupes a considérablement accru la complexité de leurs structures, et le nombre de filiales dans des pays utilisant des normes comptables différentes. Les périmètres de consolidation changeant au gré des acquisitions et des cessions, la comparaison d’une année sur l’autre ne peut souvent se faire que par les comptes pro forma, malheureusement non standardisés. Toutes les acquisitions font aussi apparaître dans les bilans des actifs incorporels pour des montants considérables 53 Md€, pour un actif de 104 Md€ chez France Télécom fin 2001, actifs incorporels dont la valorisation suscite bien des perplexités les commissaires aux comptes confient avoir bien de la peine à se faire un jugement sur la durée pertinente d’amortissement d’un actif représentant une technologie Internet. Autre facteur, le contexte de bulle financière de la fin des années quatre-vingt-dix. Sous la pression des marchés, les dirigeants ont été poussés, comme le montre l’exemple de Rank Xerox, à faire des promesses de plus en plus difficiles à tenir, et ont parfois choisi la voie d’une comptabilité agressive pour afficher des résultats en ligne avec ces engagements. Le consensus comptable s’est alors effondré avec les fracas qu’on sait ce furent Enron, WorldCom, Tyco aux États-Unis, mais aussi Ahold, et chez nous, le procès des comptes du Crédit Lyonnais ainsi que les péripéties comptables de Vivendi Universal. Un nouveau consensus comptable doit maintenant se reformer pour que la confiance revienne. À l’heure des grands chantiers comptables nouvelles normes, nouvelles dispositions législatives concernant l’audit, nouveaux acteurs de régulation, voyons à quoi celui-ci pourra ressembler, en comprenant tout d’abord quelle évolution dans la notion de vérité des comptes nous sommes en train de vivre. De la vérité juridique à la vérité économique La vérité des comptes était traditionnellement une notion juridique. La comptabilité française est restée, malgré des ajouts ultérieurs, centrée autour de la notion de comptes réguliers, c’est-à-dire conformes à un corps de règles. Cette approche, également en vigueur aux États-Unis, fait de la comptabilité un simple outil d’enregistrement des contrats passés par l’entreprise. Les comptes étaient donc très tributaires de la forme juridique des contrats de l’entreprise on disait la comptabilité algèbre du droit . Mais cette construction a trouvé ses limites, en particulier aux États-Unis où des règles trop précises étaient facilement contournées par des financiers ingénieux. Tournant le dos à cette conception juridique de la comptabilité, l’IASB, organisme qui édicte les normes internationales IAS qui s’imposeront à toutes les sociétés cotées européennes dès 2005, privilégie une approche économique de la comptabilité. Leurs normes se fixent en effet pour objectif de transmettre à l’actionnaire une image économique fidèle. Elles sont tournées vers le lecteur des comptes et sa perception de la réalité économique de l’entreprise et non plus vers le préparateur et la conformité de ses comptes aux règles en vigueur. On trouve une illustration concrète de cette approche dans la façon dont les montages financiers sont retraités en normes IAS, ceci venant confirmer une tendance que prenait déjà la comptabilité française. Ainsi les contrats de location-vente sale-lease back » seront réintégrés au bilan lorsque l’entreprise assume de fait la propriété du bien au sens économique, et ce malgré la structure formelle des contrats passés. Cette transition de la comptabilité du juridique vers l’économique fait dire à certains que la comptabilité du futur sera bien une science exacte, et que la notion de vérité des comptes prend un sens scientifique. Mais cette vision n’est pas universellement partagée. La comptabilité économique introduit dans les comptes des valorisations fondées sur une vision de l’avenir, là où traditionnellement on se contentait d’enregistrer le passé. Or chacun a sa vision du futur, qui en outre évolue dans le temps4. En voulant davantage donner une image économique de l’entreprise, les comptes demeureraient plus que jamais soumis à la subjectivité et à des vérités éphémères. Ainsi il est fréquent qu’un dirigeant nouvellement arrivé dans une entreprise passe immédiatement d’importantes dépréciations sur des acquisitions réalisées par son prédécesseur, parce qu’il n’a pas la même vision stratégique ni les mêmes intentions que ce dernier, et la comptabilité économique a bien du mal à étayer une approbation ou un refus de ces opérations comptables. Un certain nombre d’observateurs contestent aussi la viabilité de normes comptables résumées à des principes, non déclinés en règles d’application détaillées. C’est cependant le choix qu’a fait l’IASB, jugeant que des règles trop précises ne permettent pas d’aboutir à une image économique fidèle, car elles font retomber dans le formalisme. Cette posture semble prendre le contre-pied de celle des normalisateurs comptables américains. Pourtant, certains sceptiques rappellent que les normes américaines, au départ, reposaient également sur un volume de textes restreint et prédisent que l’utilisation à grande échelle des normes internationales rendra inévitable la multiplication des interprétations et l’apparition de règles résultant de la jurisprudence. Plus fondamentalement, on ne peut prétendre à l’unicité de la vérité économique à chaque partie prenante correspond une réalité différente de l’entreprise. Ceci implique en pratique qu’une comptabilité économique privilégie nécessairement la vérité de certains au détriment de celle des autres. Les normes comptables supposent le choix d’un utilisateur. Vers la vérité du seul investisseur En comptabilité française traditionnelle, les utilisateurs premiers des comptes ne sont pas les actionnaires, mais à l’origine la justice comme moyen de preuve, puis le fisc et la comptabilité nationale. Les normes IAS, elles, font clairement le choix de privilégier la vérité de l’investisseur, et on pourrait ajouter l’investisseur de court terme. Tout en définissant sept catégories5 d’utilisateurs aux intérêts potentiellement divergents investisseurs, employés, créanciers, fournisseurs, clients, administration et grand public, elles affirment que les besoins en information financière des investisseurs recouvrent très largement ceux des autres utilisateurs. Pourtant, les choses ne sont peut-être pas aussi simples. Ainsi, dans le cas d’une compagnie d’assurances, l’assuré et l’actionnaire ont des intérêts clairement dissociés l’actionnaire aime le risque, pas l’assuré. L’actionnaire préférera un traitement comptable plus agressif, pour faire remonter le plus possible de dividendes dans l’instant sans laisser se constituer de provisions, au contraire de l’assuré qui souhaitera pour sa part un traitement comptable plus prudentiel. Cette divergence est illustrée par un débat récent6 sur les provisions dites techniques » entre la Commission de contrôle des assurances CCA et le Conseil national de la comptabilité CNC. Schématiquement, la CCA réclamait, au nom des assurés, un traitement comptable plus prudent, que refusait le CNC en vertu du principe d’image fidèle à donner à l’investisseur. En écrivant des normes destinées à refléter la seule vérité de l’investisseur, l’IASB propose de mettre fin à une certaine conception de la comptabilité comme instrument de politique publique, qui était en vigueur en France comme aux États-Unis. C’est en premier lieu l’arrêt de l’utilisation des normes à des fins de macrorégulation prudentielle, comme on vient de le voir dans le domaine des assurances. Mais c’est aussi la fin d’une utilisation plus large de la comptabilité comme outil d’incitation économique. Le débat autour du traitement comptable des stock-options en est un bon exemple pour des motifs d’incitation à l’entreprenariat, celles-ci n’étaient traditionnellement pas comptabilisées comme les autres modes de rémunération. L’IASB propose de les comptabiliser comme des charges salariales en IAS, la seule vérité est la vérité de l’investisseur. L’avènement du nouveau consensus comptable On est donc en train d’assister à une double métamorphose de la notion de vérité des comptes une acception moins juridique et plus économique, et dans le même temps un point de vue recentré sur le seul investisseur. C’est peut-être cela le nouveau consensus comptable un recentrage autour de l’investisseur. En effet les normes comptables sont fortement liées au modèle économique dans lequel elles évoluent, et notre pays est en train de connaître depuis une vingtaine d’années une métamorphose de son système financier, passant d’un capitalisme marqué par l’intervention de l’État et un financement prépondérant par les banques, vers un modèle où le rôle de l’État est réduit, et où les capitaux proviennent principalement des marchés financiers. Mais ce nouveau modèle est loin de faire l’unanimité, et par conséquent l’unification des normes comptables ne se fera peut-être pas aussi facilement que le passage à l’euro. Certaines entreprises qui ont beaucoup à perdre dans un alignement français sur un système financier à l’anglo-saxonne proclament leur attachement au modèle économique européen continental, caractérisé par un moindre rôle des marchés. En particulier les banques françaises mais aussi les compagnies d’assurances ainsi que certaines entreprises industrielles s’opposent à plusieurs propositions-clés de l’IASB. L’Union européenne elle-même a récemment manifesté un début de désaccord7. Toutefois, il faut sans doute plutôt voir le changement dans l’esprit des normes comme la conséquence, et non la cause de métamorphoses financières déjà amorcées. En cela, les normes internationales servent peut-être de bouc émissaire aux opposants à ces transformations. Mais, que les normes IAS soient à l’origine de ces transformations ou qu’elles n’en soient que l’expression, leur adoption – et avec elle le triomphe d’une comptabilité pour l’investisseur – ne se fera pas sans opposition. Le consensus comptable de demain passe sans aucun doute par l’adoption des normes IAS en Europe. Pourtant, alors que leur première application obligatoire est prévue pour 2005, dans à peine plus d’un an, ces normes ne sont pas encore prêtes, plusieurs de leurs dispositions étant fermement refusées par certaines entreprises. Tout le monde n’est pas prêt à accepter un nouveau consensus comptable centré autour de l’investisseur. Or la reprise économique passe par le rétablissement de la confiance. Dans la vaste lutte d’influence qui a déjà commencé à s’engager à un niveau politique, il reste à espérer que l’investisseur ne soit pas totalement oublié. ________________________________ 1. 2. Generally accepted accounting principles. 3. International Federation of Accountants Fédération internationale des Comptables. 4. Pierre-Noël Giraud, dans Le Commerce des promesses, énonce très clairement la relation entre valorisation économique et vision de l’avenir Les actifs financiers ne sont que des promesses de revenus futurs. L’avenir étant contingent, irréductiblement incertain, le prix actuel de ces promesses ne peut qu’être commandé par les visions fragiles et changeantes que les acteurs ont de l’avenir. » page 127. 5. IASB Framework, paragraphe 9. 6. Les Échos, 8 janvier 2003, p. 18. 7. Les Échos, 30 mai 2003, p. 21. Desmesures législatives, telles que celles, en France, des deux lois (organique et ordinaire) du 22 décembre 2018 relatives à la lutte contre la manipulation de l’information, notamment en relation avec des élections, ont tenté de confier, à l’autorité judiciaire et au Conseil supérieur de l’audiovisuel, des pouvoirs de prévention et de sanction à l’égard de telles
Le tristement célèbre Forum économique mondial FEM tiendra sa réunion annuelle à Davos cette semaine, et Jordan Schachtel, via The Dossier » Substack, va s’assurer que vous sachiez qui participe à ce rassemblement sur invitation seulement. Pour ceux d’entre vous qui ne connaissent pas cette infâme organisation Le Forum économique mondial FEM, par le biais de sa conférence annuelle de Davos, agit comme le magasin d’idées et de politiques pour la classe dirigeante. L’ONG est dirigée par un personnage ressemblant à un méchant de bande dessinée en la personne de Klaus Schwab, son président mégalomane qui articule un programme politique extrémiste et véritablement insensé pour notre avenir. Vous avez entendu un de vos politiciens déclarer son soutien au programme Reconstruire en mieux » Build Back Better ? Et la Grande Réinitialisation » ? Tous ces récits politiques sous forme d’autocollants ont été popularisés par le Forum économique mondial. Avez-vous lu sur le mouvement ESG Environnemental, Social et Gouvernance ? C’est aussi un des favoris du FEM. Davos 2022 comprend les éléments habituels de l’agenda totalitaire éco-étatiste du FEM vous ne posséderez rien et vous serez heureux ». Les sujets discutés et les panels de la réunion de 2022 incluront Expérimenter l’avenir de la coopération Le Village de la Collaboration MondialeGarder le cap sur l’action pour la naturePréparer l’avenir des systèmes de santéAccélérer la révolution du recyclage pour la transition verte »Le Net » dans Net ZeroL’avenir de la mondialisationDébloquer les marchés du carboneEt bien sûr, un discours spécial de Volodymyr Zelenskyy, président de l’Ukraine. Le contingent américain comprendra 25 politiciens et fonctionnaires de l’administration Biden. La secrétaire d’État américaine au commerce, Gina Raimondo, rejoindra le tsar du climat, John Kerry, en tant que représentants de la Maison Blanche. Ils seront rejoints par 12 politiciens démocrates et 10 républicains, dont 7 sénateurs et deux gouverneurs d’État. Sans plus attendre, je vous communique la liste complète des participants qui se rendront à Davos la semaine prochaine. Je vais énumérer les Américains ci-dessous et le reste est lié en dessous dans un document joint. Gina Raimondo Secrétaire d’État au commerce des États-Unis d’AmériqueJohn F. Kerry Envoyé spécial du Président pour le climat des États-Unis d’AmériqueBill Keating Député du Massachusetts DDaniel Meuser Membre du Congrès de Pennsylvanie RMadeleine Dean Députée de Pennsylvanie DTed Lieu Membre du Congrès de Californie DAnn Wagner Députée du Missouri RChristopher A. Coons Sénateur du Delaware DDarrell Issa Membre du Congrès de Californie RDean Phillips Membre du Congrès du Minnesota DDebra Fischer Sénatrice du Nebraska REric Holcomb Gouverneur de l’Indiana RGregory W. Meeks Membre du Congrès de New York DJohn W. Hickenlooper Sénateur du Colorado DLarry Hogan Gouverneur du Maryland RMichael McCaul Membre du Congrès du Texas RPat Toomey Sénateur de la Pennsylvanie RPatrick J. Leahy Sénateur du Vermont DRobert Menendez Sénateur du New Jersey DRoger F. Wicker Sénateur du Mississippi RSeth Moulton Député du Massachusetts DSheldon Whitehouse Sénateur du Rhode Island DTed Deutch Membre du Congrès de Floride DFrancis Suarez Maire de Miami RAl Gore Vice-président des États-Unis 1993-2001 D Liste complète des participants confirmés à la réunion annuelle du Forum économique mondial 2022 Voici le fichier PDF au cas où le lien ne fonctionnerait pas. Il y a un membre des élites » qui ne sera pas présent et qui ne l’a jamais été. Comme l’écrit Mohamed El-Erian dans une tribune publiée par Bloomberg, les réunions de Davos sont pleines de potentiel mais rarement pleines de solutions. Je n’ai jamais saisi l’occasion d’assister à la réunion de Davos et je ne le ferai pas cette année encore. Cela ne signifie pas pour autant que je ne suis pas son évolution et ses résultats. Je suis certainement intéressé par ce qui pourrait émerger d’une réunion qui rassemble tant de dirigeants de gouvernements, de la société civile et d’entreprises. Dans un monde idéal, la réunion de cette année serait un catalyseur à deux égards importants. Tout d’abord, elle susciterait une plus grande prise de conscience de l’évolution des bassins versants de l’économie mondiale et attirerait l’attention sur les différences de perception de cette évolution dans le second lieu, elle mettrait en évidence les moyens de remodeler une vision de plus en plus à somme nulle » de la coordination internationale pour contribuer à la résilience collective et à la prospérité inclusive. La liste des évolutions décisives en cours dans l’économie mondiale est longue et va bien au-delà de l’horrible guerre en Ukraine et des tragédies humaines qui y sont associées. Voici un exemple de ce qui figure sur une telle liste En raison de la convergence des crises alimentaire, énergétique, de la dette et de la croissance, un nombre croissant de pays pauvres sont confrontés à une menace croissante de famine – et ce n’est qu’une partie du phénomène des petits feux partout » qui mine les vies et les moyens de subsistance dans le monde qui atteint des sommets inégalés depuis 40 ans dans les pays riches, sape les niveaux de vie et les moteurs de la croissance, frappant particulièrement les pauvres, alimentant la colère politique, érodant la crédibilité des institutions et compromettant l’efficacité des politiques économiques et à relever les défis séculaires essentiels, notamment le changement climatique, fait que des distractions à court terme viennent s’ajouter à des défis à long terme déjà efforts déployés par les secteurs privé et public pour trouver un meilleur équilibre entre des chaînes d’approvisionnement fortement interconnectées et la résilience des pays et des entreprises sont compliqués par une économie mondiale qui n’est pas suffisamment dynamique pour que cela se fasse de manière militarisation occidentale de la finance internationale, bien qu’elle ait réussi à mettre à genoux la onzième économie mondiale, s’est déroulée sans cadre mondial de normes, de directives et de garde-fous. Je soupçonne que, si la grande majorité des participants à Davos seront d’accord sur cette liste et, en fait, ajouteront quelques éléments supplémentaires, il y aura de nombreux désaccords sur les causes et les conséquences à long terme. Ce désaccord est problématique à deux égards. Premièrement, il sape la responsabilité partagée nécessaire pour relever des défis ayant d’importantes dimensions internationales ;et deuxièmement, il érode encore plus la confiance dans l’ordre international existant. Si ces désaccords ne sont pas résolus, leurs effets néfastes s’aggraveront et s’étendront. Sur le papier, la prochaine réunion de Davos serait parfaitement adaptée à la résolution de ces conflits. L’histoire, cependant, ne fournit pas beaucoup d’encouragement ou d’optimisme. À maintes reprises, Davos a été victime d’un manque de concentration et de vision unificatrice. Les intérêts individuels et collectifs n’ont pas été conciliés. Les distractions abondent. En conséquence, les résultats ont été, au mieux, rétrogrades. Compte tenu des multiples carrefours auxquels l’économie mondiale est confrontée, le moment est particulièrement bien choisi pour que Davos réalise son potentiel considérable regarder vers l’avenir et non vers le passé. Pour identifier des solutions plutôt que de simples problèmes. Sinon, le forum se transformera encore plus en un réseau et un club social qui est, et est largement perçu comme étant, encore plus découplé des réalités de beaucoup et des défis de la plupart. Source TraductionEnsomme, le débat autour des romans atteste plus de la coexistence et de la concurrence de deux conceptions de la vérité, ainsi que du refus d’une partie des élites intellectuelles de les voir se concilier, que d’une entreprise destinée à protéger les intérêts particuliers des auteurs de fictions chevaleresques, même s’ils ont naturellement pu jouer de la confusion. À la Comme le démontre le traitement médiatique des guerres civiles en Libye et en Côte d’Ivoire envisager connaître la vérité sur la réalité d’un conflit est une entreprise à l’échec presque certain. Petits arrangements ordinaires avec la vérité Dans son journal de 20h du lundi 18 avril 2011minute 13 00 la présentatrice vedette de TF1 Laurence Ferrrari affirmait au détour du lancement d’un sujet sur le conflit en Libye que l’aviation du colonel Kadhafi bombardait les populations civiles à Misrata, la troisième ville la plus peuplée du pays où les insurgés affrontent les forces loyalistes depuis de longues semaines déjà. Pour peu qu’on rapproche ces informations aux déclarations de l’OTAN sur les pertes infligées à l’armée du dictateur, on trouverait aux affirmations de la dame Ferrari des allures de mensonge éhonté. Car même en accueillant avec une extrême méfiance les propos de l’OTAN il s’avère peu probable à cette période de l’intervention occidentale en Libye que les avions de Kadhafi puissent continuer de survoler impunément le ciel libyen pour massacrer les populations civiles. Ce n’est hélas qu’une approximation de plus discréditant toujours plus les médias de référence en ces temps où la guerre civile en Côte d’Ivoire et celle encore en vigueur en Libye offre un spectacle décourageant pour quiconque désire comprendre les tenants et aboutissants de ces conflits en tirant profit de la pluralité des informations disponibles à ce sujet. La quête de la vérité s’apparente même à un chemin semé d’embûches, de leurres où ceux-là même qui sont tenus d’informer le public en portant à sa connaissance les éléments permettant de comprendre une situation complexe, ne font que se livrer à de petits arrangements avec la vérité au gré des intérêts du pouvoir. Des procédés éculés d’une redoutable efficacité Face à ce qui peut être considéré comme de grossières opérations de manipulation de l’opinion publique, il n’est toutefois pas permis de crier à l’imposture car ces méthodes, pratiquement les mêmes à l’occasion de chaque conflit armé où le pouvoir est engagé comme c’est le cas pour la France en Libye et en Côte d’Ivoire, sont si bien connues et constamment dénoncées qu’il est étonnant qu’elles soient toujours d’une effroyable efficacité. De ces manipulations-là l’opinion publique semble même en être friande car la vérité dénaturée, simplifiée à l’extrême et présentée au peuple comme une série d’évidences lui paraît toujours préférable sous cette forme car elle flatte son intelligence. La profusion de nouvelles technologies et donc de sources variées au service de l’information n’aide en rien à diminuer la crédulité des citoyens au contraire, plus grossière sera une manipulation d’un media dominant plus elle s’avèrera redoutable à un point qu’il semble vain et illusoire de s’entêter à vouloir connaître la vérité en temps de guerre. Le citoyen n’a donc d’autre choix que de se résigner et de contempler la machine implacable faire inexorablement son œuvre. Le scénario de l’imminence d’un effroyable péril Tel est le scénario livré aux citoyens crédules que nous sommes chaque fois que le pouvoir veut faire avaliser une décision qu’il sait contraire au droit et aux valeurs qu’hypocritement il prétend incarner. Le déclenchement de la campagne de bombardements de la Libye sous l’impulsion du président Sarkozy et celui toujours obscur de la résidence de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire ou encore l’envoi officiel de commandos en appui des insurgés libyens sont autant de versions de ce scénario maintes fois répété, prévisible mais imparable. Au moment où les forces armées françaises bombardèrent les premières l’armée libyenne pour selon les autorités se conformer à la résolution 1973 de l’ONU adoptée précipitamment la veille et enjoignant les puissances occidentales à protéger par tous les moyens nécessaires les populations civiles, un remarquable travail consistant à présenter comme une évidence l’imminence d’un terrible massacre des populations de Benghazi avait déjà préparé l’opinion publique à accepter cette entrée en guerre de la France. Le travail avait été si bien fait que nombreux sont ceux qui y ont même trouvé le motif de fierté d’une grandeur retrouvée de la patrie des droits de l’homme sous la houlette de son dirigeant à la côte de popularité chancelante. La dramatique situation en Côte d’Ivoire fut de nouveau l’occasion pour la classe politico-médiatique de montrer à quel point elle excellait dans cet exercice particulier consistant à convaincre de l’imminence du péril. Laurent Gbagbo que les mêmes médias présentaient comme acculé dans son bunker avec une poignée d’irréductibles au point que la presse quotidienne française c’était même hasardé à annoncer sa chute, est du jour au lendemain passé de la reddition certaine à une offensive impitoyable. L’on annonça alors l’avancée inexorable de ses troupes aidées d’une artillerie lourde dont étaient dépourvues les forces pro-Ouattara. On titra sur les premières frappes de l’hôtel du golf, siège du président reconnu par la communauté internationale et de son gouvernement malgré la protection de l’ONUCI dont bénéficiaient ces derniers. Depuis son bunker donc, le stratège Gbagbo conduisait ses troupes vers son ennemi dont la débâcle était devenue inéluctable. Devant l’imminence de ce péril-là aussi une résolution de l’ONU précipitamment adoptée fit encore l’affaire et justifia le bombardement de la résidence de Gbagbo par les forces armées françaises. L’opinion publique fut soulagée d’apprendre que les populations civiles étaient enfin protégées grâce à la courageuse décision de ses autorités et contrairement à ce que pouvaient laisser entendre les évènements de Doukoué. Mirasta n’y échappe pas non plus Le citoyen crédule a beau identifier ces enchaînements soudains d’informations inquiétantes annonçant l’imminence d’un péril, il a beau savoir qu’il vit dans un système politique où le pouvoir lui appartient en théorie, c’est quotidiennement qu’il constate qu’il n’a aucune prise sur les décisions prises par le pouvoir en son nom. Il sait d’ailleurs que les intérêts liant le pouvoir aux medias sont tels que l’information qui lui est livrée en temps de guerre n’est là que pour le préparer à accepter des décisions radicales du pouvoir. S’il n’est pas d’accord, qu’importe, un bon sondage achèvera de le convaincre du caractère marginal de ses convictions. C’est cette implacable logique que semblent suivre les autorités lorsqu’elles décident de l’envoi des groupes d’officiers de liaison pour conseiller » les insurgés libyens en apparente violation de la résolution de l’ONU devenue insuffisante pour renverser le dictateur. Là encore cette décision a été précédée d’un minutieux travail de préparation de l’opinion publique par les médias de référence. L’agonie soudaine et devenue insupportable de Misrata focalisa toute l’attention médiatique. Il y a pourtant longtemps que la population de cette ville résiste courageusement aux assauts des forces loyalistes et ses martyrs montrant même ce qui se serait probablement passé à Benghazi. Il est certes juste de s’indigner des morts toujours inutiles d’une guerre mais la dramatisation excessive à laquelle se livraient les médias n’avait non pas pour but de montrer à quel point la paix est toujours préférable à la guerre et ses atrocités, mais de justifier l’enlisement du conflit et de préparer l’opinion à accepter la nouvelle stratégie du pouvoir l’envoi de troupes. Face à ce déluge d’informations contradictoires, parvenir en ces temps de guerre à distinguer dans les medias ce qui relève de la propagande de ce qui relève de l’information véritable dans l’optique de connaître la vérité s’avère être une douce utopie. L’inéluctable rôle d’agent de la propagande Dans les récits faits de ces conflits, il n’est pas surprenant que le terme propagande soit régulièrement employé par les journalistes et exclusivement réservé aux adversaires du pouvoir dont ils discréditent les informations. Il est à regretter cependant que l’habileté que ces professionnels de l’information mettent à démanteler la rhétorique des adversaires du pouvoir et à susciter l’extrême méfiance de l’opinion à leur égard disparaisse soudainement lorsqu’il s’agit d’étayer les thèses du pouvoir afin qu’elles gagnent l’adhésion de l’opinion. Les medias font par ce biais la preuve qu’il leur est extrêmement difficile de jouer un rôle autre que celui d’agent-double de la propagande celle qu’ils dénoncent chez les adversaires du pouvoir et celle issue du pouvoir qu’ils promeuvent allégrement sans jamais la mentionner. Dans le cas de la guerre en Libye par exemple, la capacité à mettre en doute les marqueurs temporels des vidéos de Kadhafi, la véracité des images que diffuse le pouvoir libyen tout comme la remise en cause systématique de la réalité des chiffres annoncés sur le nombre de victimes des bombardements alliés contraste avec l’absence de réserve concernant les informations diffusées fournies par les rebelles, par l’OTAN ou les autorités françaises. Tout ce travail bien que partial serait à saluer si au même moment ces mêmes medias ne s’évertuaient pas à entretenir constamment l’impression qu’ils sont au détriment de l’opinion publique une pièce essentielle de la stratégie de communication du pouvoir et ses alliés dans la guerre de l’information qu’il livre à ses adversaires. Le journaliste, un allié peu fiable dans la quête de la vérité Il est pour cette raison inconcevable d’attendre des journalistes une quelconque équité dans le traitement des informations concernant les protagonistes de ces conflits et attendre d’eux qu’ils confrontent systématiquement les différentes versions d’un fait majeur est illusoire. Il faut reconnaître que ces exigences sont beaucoup trop élevées pour une profession qui doit livrer l’information qui convient » à l’opinion tout en ménageant ses sources de financement dont le pouvoir. Il est toutefois navrant de voir que les journalistes prennent systématiquement le parti du discrédit méticuleux de leur profession en se livrant à ces acrobaties qui consistent à taire les manipulations de l’opinion par le pouvoir et à rendre extrêmement floue la frontière entre ce qui relève de l’analyse d’une problématique et ce qui n’est qu’une vulgaire propagande au service des puissants. Accepter de s’informer auprès des medias de référence revient à se livrer à l’acquisition de kits de prêt à penser » à l’usage de tous ceux qui veulent s’exonérer de toute réflexion critique. Des kits tout aussi indispensables à celui qui prétend vouloir connaître la vérité sur les tragiques évènements dont le monde entier est témoin. Dans cette quête de la vérité le journaliste est un allié d’autant peu fiable qu’il aime à être parfois embarqué », sur le champ de bataille avec l’un des belligérants, dans les coulisses du pouvoir pour y recueillir les meilleures confidences et autres indiscrétions qui donnent de la crédibilité à son propos. La multiplication ces dernières années des sources d’information aurait pu paraître comme un gage de succès dans la recherche de la vérité. Malheureusement le rôle joué par les chaînes d’information en continue et les agrégateurs des sites d’actualité, loin d’offrir une réelle diversité des sources et des points de vue, agissent de manière encore plus pernicieuse en amplifiant les messages des medias de référence alimentés eux par les agences de presse officielles. Il s’en trouve que le message est martelé à l’infini jusqu’à satiété et jusqu’à ce qu’il soit nécessaire au citoyen de fournir des efforts considérables pour douter d’une information unanimement présentée comme une vérité. Ces médias créent ainsi l’illusion d’une pluralité d’opinions concordantes qui égarent plus que n’informent. L’interprétabilité des résolutions onusiennes rend la vérité tout aussi confuse Il y a pourtant dans les médias une présence massive d’intellectuels et d’experts censés avoir analysé et digéré la complexité des problèmes sous-jacents aux conflits pour livrer aux opinions des avis éclairés lui permettant de comprendre la situation, de s’approcher de la vérité et de se forger des convictions. Cette présence est d’autant plus nécessaire que lorsqu’une situation échappe à l’entendement le besoin d’arguments qui font autorité se fait sentir et en cela l’intellectuel, l’expert est un allié du journaliste. Or on constate que ces experts mettent un point d’honneur à ne rien dire qui aille à l’encontre de la politique éditoriale du media qui régulièrement leur offrent des tribunes pour s’exprimer et à atteindre les masses. Lorsque la manipulation devient trop évidente l’expert se borne à sanctifier ce qui peut être assimilé à un prêche journalistique au lieu d’apporter la contradiction. En Libye comme en Côte d’Ivoire la vérité devra un jour parvenir aux peuples sous des formes assez intelligibles pour rendre possible la réconciliation. Une institution entièrement vouée au maintien de la paix entre les peuples aurait pu être l’allié le plus fiable pour faciliter ces réconciliations. Or le rôle joué par l’ONU dans ces conflits notamment ses accommodements avec les diktats des puissances occidentales sont tels qu’elle ne peut plus y paraître comme un juge impartial. Au contraire l’ONU semble même parfois haïr son rôle de garant de la paix dans le monde pour lui préférer celui d’instrument de la domination des puissances occidentales sur le reste du monde. Les termes des résolutions qu’elle émet sont systématiquement si obscurs qu’elles se conforment à toutes les interprétations que peuvent en faire les chancelleries occidentales. Cette mascarade ne sert ni la paix, ni la vérité et encore moins la confiance que les peuples doivent avoir en cette vénérable institution. Le désir de savoir, de comprendre en s’informant ne pouvant être refréné, vouloir connaître la vérité sur la réalité d’un conflit armé est une entreprise comparable à la reconstitution d’un puzzle dont on est sûr de ne disposer que d’un minimum de pièces. La quête de la vérité n’est alors que l’art de s’accommoder des mensonges provenant des différents acteurs des conflits. NomeFam Aussi sur mon blog
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